Etats-Unis: Le Président Obama face au «scandale des généraux»
POLEMIQUE•Les conséquences de la démission du directeur de la CIA David Petraeus gênent le président des Etats-Unis Barack Obama...Avec Reuters
Une semaine après sa réélection pour quatre ans à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama doit gérer le scandale provoqué par la démission du directeur de la CIA, David Petraeus, et ses développements impliquant l'actuel commandant des forces américaines et alliées en Afghanistan, le général John Allen.
Le «scandale des généraux» complique la redistribution des principaux postes liés à la sécurité intérieure et extérieure des Etats-Unis en vue du second mandat du président démocrate.
Vendredi, le général David Petraeus a démissionné en raison d'une liaison extraconjugale. Un autre général, John Allen, a fait pour sa part l'objet d'une enquête après la découverte de milliers de courriers électroniques et de messages échangés ces deux dernières années avec Jill Kelley, la femme qui a déclenché toute l'affaire en demandant au FBI d'enquêter sur des courriels menaçants qui lui avaient été adressés par la maîtresse de David Petraeus.
Nombreux messages échangés
Selon des responsables de la défense, les messages échangés à haute fréquence - une trentaine par jour - entre le général Allen et Jill Kelley relèvent du «flirt». Mais de même source, ainsi que selon des proches de David Petraeus, on affirme que ni l'ex-patron de la CIA, ni le général Allen n'ont eu de «relations amoureuses» avec elle. Dans l'armée américaine, un adultère peut conduire à un renvoi pour manquement à l'honneur.
La nomination programmée de John Allen au poste de commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) a été différée. Néanmoins, le président Barack Obama lui a renouvelé sa confiance mardi, tout comme le secrétaire à la Défense Leon Panetta ce mercredi.
Confiance du Président Obama
Il n'empêche, l'affaire a révélé des relations étrangement proches entre Jill Kelley, une habituée des cercles mondains de Tampa - où Petraeus et Allen ont été en poste -, sa sœur jumelle et ces deux généraux parmi les plus puissants de l'appareil militaire américain (Petraeus comme Allen sont intervenus en faveur de la sœur de Kelley dans une procédure judiciaire l'opposant à son ex-mari sur la garde de leur enfant).
Dans sa globalité, l'affaire pourrait amener Obama, qui tiendra ce mercredi sa première conférence de presse depuis sa réélection, à accélérer le remaniement de son administration. Il doit d'ores et déjà trouver un successeur à Hillary Clinton, qui a annoncé son départ du département d'Etat. John Kerry, sénateur démocrate du Massachusetts, Susan Rice, actuelle ambassadrice aux Nations unies, et Tom Donilon, son conseiller national à la sécurité, sont pressentis.
Développements de l'affaire
Leon Panetta pourrait quitter pour sa part le Pentagone. Parmi les candidats possibles: l'actuel numéro deux du département de la Défense, Ashton Carter, et Michele Flournoy, qui était jusqu'à sa démission cette année la conseillère politique de Panetta et pourrait devenir la première femme à diriger le Pentagone.
Il va lui falloir aussi pourvoir sans attendre au poste libéré par la démission de Petraeus, qui devait témoigner cette semaine à huis clos sur la mort de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye et de trois autres Américains le 11 septembre dernier à Benghazi.