Les négociateurs du gouvernement colombien et des rebelles des Farc ont retardé leur arrivée en Norvège, où ils doivent entamer cette semaine des pourparlers de paix. Cependant, ils devraient être à Oslo pour leur seule intervention publique prévue mercredi.

Les responsables du gouvernement colombien, qui étaient attendus dans la capitale norvégienne ce week-end, n'arriveront pas avant mardi en raison de «difficultés logistiques», a annoncé une porte-parole du gouvernement. La date d'arrivée des membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) reste quant à elle incertaine.

«Rien n'est arrêté tant que tout n'est pas arrêté»

Les deux parties se sont accordées en août sur la tenue de pourparlers durant les deux premières semaines d'octobre, mais ont déjà reporté une fois leur arrivée, le temps de revoir les détails de leurs discussions, qui répondront au principe suivant lequel «rien n'est arrêté tant que tout n'est pas arrêté». La Norvège, qui a oeuvré comme médiateur entre les deux camps durant des années, a refusé de commenter ce retard. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a précisé que les parties prévoyaient toujours de participer à une conférence de presse mercredi, leur seule apparition publique.

Selon le journal colombien El Espectador, ce retard résulterait d'un changement de dernière minute au sein de l'équipe de négociateurs des Farc. Les rebelles marxistes ont intégré la ressortissante néerlandaise Tanja Nijmeijer dans leur équipe, un changement que Bogota a refusé d'accepter car elle n'est pas colombienne, précise le quotidien. Les rebelles assurent que les termes de leur accord les autorisent à choisir librement les membres de leur équipe.

Les pourparlers à Oslo devraient surtout préparer le terrain en vue de négociations ultérieures prévues à La Havane. Deux années de contacts secrets à Cuba ont finalement permis d'amener les deux parties à la table des négociations, négociations destinées à mettre fin à près d'un demi-siècle de conflit. Dix ans de combats ont affaibli les rebelles marxistes, estimés aujourd'hui à 8.000, sans toutefois mettre un terme au conflit qui les oppose depuis près de cinquante ans au gouvernement colombien.