ENQUETELibye: Clinton évoque un lien entre Aqmi et l'attaque de l'ambassade américaine

Libye: Clinton évoque un lien entre Aqmi et l'attaque de l'ambassade américaine

ENQUETELa secrétaire d'État américaine a déclaré qu'Al-Qaida au Maghreb islamique exploite la crise malienne pour exporter ses théories dans les pays voisins, comme la Libye...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

La question du lien entre Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et l'attaque du 11 septembre contre le consulat américain de Benghazi se pose toujours. La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton l’a en effet évoquée mercredi, au deuxième jour de l'Assemblée générale de l'ONU, rappporte le New York Times. Elle n’a cependant pas donné de preuve formelle de l’existence de ce lien.

Lors d’une réunion consacrée au Sahel et à la crise au Mali, dont le nord est aux mains d'islamistes, Hillary Clinton a déclaré qu’Aqmi opère depuis longtemps dans la région, et exploite la crise malienne pour exporter ses théories extrémistes et les actions violentes qui en résultent dans les pays voisins, comme la Libye. «Maintenant qu’ils possèdent un territoire sûr (au nord Mali), les terroristes tentent d’étendre la portée de leurs actions et leur réseau de combattants dans de muliples directions», a-t-elle dit. «Et ils travaillent avec d’autres groupes extrémistes violents pour saper les transitions démocratiques qui sont en cours en Afrique du Nord, comme nous l'avons vu de manière tragique à Benghazi», a-t-elle continué.

Enquête du FBI

Les paroles d’Hillary Clinton font écho à celles de Matthew G. Olsen, le patron de la lutte antiterroriste américaine, qui expliquait la semaine passée que les analystes exploraient les liens entre les milices libyennes locales et Aqmi, mais qu’ils n’avaient jusqu’à présent tiré aucune conclusion. Interrogé sur les déclarations équivoques d’Hillary Clinton, un responsable du département d’État a nié qu'elle ait voulu établir un lien direct entre Benghazi et Aqmi, mais plutôt que la secrétaire d’État américaine avait voulu souligner la menace que font planer Aqmi et d’autres organisations extrémistes sur les démocraties naissantes d’Afrique du Nord.

«Ne voyez pas plus loin que ce que la secrétaire d’État a effectivement dit», a déclaré ce diplomate. Il a ajouté qu’Aqmi tentait clairement de prendre contact avec des extrémistes, à Benghazi comme ailleurs. La question de la participation du groupe affilié à Al-Qaida dans l’attaque sera déterminée par l’enquête diligentée par le FBI, qui pourrait prendre plusieurs mois, a-t-il conclu.

Plusieurs chefs de milice de Benghazi ont exclu qu’Aqmi ait pu jouer un rôle dans l’attaque qui a coûté la vie à l’ambassadeur américain en Libye, Christopher Stevens, et à trois autres agents américains, ou qu’il aient pris position dans l’est de la Libye. Des habitants de Benghazi ont indiqué que le groupe qui avait attaqué l’ambassade avaient facilement pu le faire sans aide extérieure, dans la mesure où ils disposaient de plus de 100 combattants lourdement armés.