Vous avez dégusté toutes les pâtes de Roberta (et vous avez adoré ça)
A TABLE•« 20 Minutes » a invité un de ses lecteurs, qui a grandi près de la frontière italienne, pour accompagner son chroniqueur gastronomique à la table de Roberta, où l'on se régale de pâtes fraîches…Stéphane Leblanc
Chez Roberta, c’est Michele, son fils, qui accueille les convives et leur sert du pain et de l’huile d’olive, histoire de patienter… Le repas ne commencera pas avant la visite en règle de l’atelier de pâtes fraîches et de la boutique intégrés à cette trattoria parisienne.
Sur les étagères sont exposés quelques-unes des meilleures sauces tomate, huiles d’olive, fromages ou charcuteries d’Italie. « La qualité du produit, il n’y a que ça de vrai », souligne Roberta. Ne manque que le café, « mais j’y travaille et ça ne saurait tarder… », prévient Michele.
Formée par la spécialiste génoise Fiorella Conca, Daniela officie en cuisine : la fabrication et la cuisson des pâtes, c’est son affaire…
Vient alors le moment tant attendu de la dégustation. Michele prend place aux côtés de Khalil, notre lecteur ingénieur chez EDF, sélectionné pour son amour de l’Italie : il a « grandi à Menton », à quelques kilomètres de la frontière et sait l’Italien « pour l’avoir appris en LV2 ». Cela lui donne l’occasion d’échanger trois mots dans la langue de Dante avec Roberta, qui nous rejoint à table.
En parfaite mamma italienne, c’est elle qui nous sert, saupoudre certaines assiettes de parmesan (les gnocchi, les bolognaises…) et d’autres non (du fromage sur les fruits de mer, surtout pas).
Un repas chez Roberta ressemble à un ballet d’assiettes et de fourchettes. Et les couteaux ? « A quoi bon… » demande Michele. Pas de cuillères non plus. « Ou alors pour le service », précise le fils de Roberta.
Une belle assiette d’antipasti
Pour patienter pendant la cuisson des pâtes, une belle assiette d’antipasti : bresaola, mozzarella, poivrons au four, quartiers d’artichauts grillés, (étonnantes) tomates vertes farcies… (26 euros). Roberta sert une cuisine conviviale qui se partage. Et cela se vérifie avec les pâtes fraîches dont nous allons tester la carte, en toutes petites portions, mais dans son intégralité.
- Gnocchi au beurre de sauge, pignons toastés (12 euros). Roberta ne comprend pas l’engouement de son fils pour « le croquant des pignons », comme il dit. L’important, pour elle, c’est de « conserver à cette recette son caractère authentique ». « Maman, on n’est plus en Italie, lui rappelle Michele. On a franchi la frontière ». Et avouons-le, les pignons toastés ajoutés au beurre de sauge et au parmesan, sur les gnocchi, « c’est excellent », relève notre lecteur Khalil C.
- Petits raviolis farcis de poisson, ail, huile d’olive et piment (13 euros). Succulent avec ses faux airs d’accras. Plus relevés que les autres pâtes de cette sélection, on aura pris soin de les garder pour la fin.
- Tagliatelle au ragoût de boeuf (15 euros). Les vraies bolognaises sont là et elles sont extra ! « J’ai l’impression d’avoir Bologne dans la bouche », s’enthousiasme Khalil.
- Ravioli de stracciatella, citrons de Sorrento et olives taggiasche (16 euros). « En les dégustant crues lors de la visite, j’avais limite les larmes aux yeux », se souvient notre lecteur. En effet, le goût de crème citronnée ressortait mieux avant cuisson. « Là c’est encore très bon, mais les olives dominent un peu trop. »
- Pansoti de ricotta et épinards, sauce aux noix (16 euros). S’il ne fallait essayer qu’une assiette, ce serait celle-là, pour sa sauce aux noix qui apporte de la douceur et prolonge à l’infini les saveurs de ces pansoti. «Là, je suis transporté, s’emballe Khalil. C’est une tuerie.»
- Taglierini aux champignons de saison (17 euros). Ni truffes, ni cèpes, mais de jolis petits champignons des bois, « très bien assaisonnés et qui explosent en bouche », souligne notre lecteur qui retient finalement ces pâtes comme ses « préférées ».
- Linguine à l’encre de seiches, sauce tomate, moules et palourdes (18 euros). Un grand classique. « Avec ces liguine, on voit la mer, rêve Michele. On se croirait à Portofino… »
C’est aussi l’effet que donne la carte de Roberta, soulignée par un inévitable affogato al caffè (glace nougat expresso, 9 euros) en dessert. Cette trattoria nichée dans une rue calme de la Butte Montmartre, c’est effectivement l’Italie en plein Paris.