CARNET DE BORDJe fais le bilan (très calmement) de ma semaine à la Fashion Week de Paris

Fashion Week Paris: Agnès b. combat le conformisme... Je fais le bilan, calmement...

CARNET DE BORDDurant une semaine, « 20 Minutes » vous propose de découvrir la Fashion Week parisienne et ses coulisses à travers l’œil d’une néophyte, pour le meilleur et pour le pire…
Clio Weickert

Clio Weickert

Et voilà, c’est fini. Pendant une semaine, j’ai couvert ma toute première Fashion Week et j’ai tenté tant bien que mal d’intégrer cet univers glamour et impitoyable. J’y ai perdu des plumes et, à maintes reprises, j’ai envisagé de quitter ce Babylone moderne, craignant qu’il ne me transforme en un monstre dépressif, alcoolique et mégalomane (j’ai un terrain fertile). Sans oublier la schizophrénie. Il est désormais grand temps de faire le bilan, calmement, en me remémorant chaque instant de cette intense semaine de la mode parisienne.

Défilés auxquels je n’ai pas été invitée

Dior, Saint Laurent, Maison Margiela, Lanvin, Rochas, Kenzo, Chloé, Balmain, Carven, Comme des garçons, Sonia Rykiel, Balenciaga, Céline, Alexander McQueen, Chanel (liste non exhaustive)… Tant pis pour moi, et pour vous, mais on se dit à l’année prochaine, sans faute.

Battons-nous contre la conformité

De cette Fashion Week, je retiendrai l’état d’esprit d’Agnès b. qui, elle, m’a invitée et m’a accordé une poignée de minutes après son chouette défilé.

Trois looks issus du défilé Agnès B printemps-été 2018
Trois looks issus du défilé Agnès B printemps-été 2018 - ALAIN JOCARD / AFP

« Il faut se battre contre la marée de conformisme qui nous submerge, m’a-t-elle dit, on est trop manipulé par la pub et tout ça. Et, comme disait Bob Dylan il y a quarante ans, "protest against the rising tide of conformity" » (ça veut dire la même chose, mais en anglais). Tout pareil, cœur sur toi, Agnès.

Foi en l’humanité

Les méchants, c’est pas très gentil, et les méchants, il y en a un paquet à la Fashion Week. Une méchanceté au sens large : hypocrisie, égoïsme, jugement, mépris, dédain… J’ai rencontré une palette assez vaste de personnes imbuvables qui semblent particulièrement attachées à évoluer dans un triste entre-soi. La compassion et l’empathie ne sont pas légion non plus. Fort heureusement, d’irréductibles gentils résistent encore et toujours à l’envahisseur, et j’ai eu la chance de me retrouver sur le chemin de certains. Ce qui n’empêche pas que j’aie tout de même perdu dix points de foi en l’humanité avec cette histoire.

Estime de soi

Question amour-propre, je suis clairement dans le rouge. Moi qui pensais être assez stylée (c’est important de porter un regard positif sur soi), j’ai réalisé à quel point j’avais du chemin à faire. Pas un seul « photographe de rue » n’a porté son objectif sur moi en une semaine, personne ne m’a prise pour Juliette Armanet (ma mère dit que je lui ressemble beaucoup), et encore moins pour une « influenceuse ». De même, aux regards que m’ont lancés certains autochtones modeux, j’ai compris que ma petite personne avait autant d’importance qu’un jean taille basse (c’est dire).

Energie vitale

J’ai pris un sacré coup dans l’aile. Dix ans dans la tronche, ni plus ni moins. Même ma crème « premières rides » n’a pas pu lutter contre la Fashion Week. Au-delà de l’emploi du temps de maboule, j’ai dû me battre pour exister et pour ne pas me faire écraser par des chaussures chaussettes Balenciaga. Mais j’en sors grandie, et dotée d’une capacité de résistance bien plus élevée que je ne le pensais. Maintenant je peux dire, « oui, j’ai survécu à la Fashion Week » (certains n’en sont jamais revenus).

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Remerciements

Je remercie mon chef de m’avoir donné carte blanche (ceci n’est pas un message codé pour dire « ok pour le budget cocaïne ») et de ne m’avoir presque pas censurée. Ma collègue Anne D. pour son aide, mais aussi pour m’avoir partiellement caché la vérité sur la Fashion Week. Si j’avais su, j’aurais posé des RTT. Merci à mon collègue Fabien pour ses conseils avisés et son soutien psychologique (surtout quand j’ai failli sauter du pont des Arts à cause de Quotidien).

Je remercie mon père, qui a lu tous mes papiers et m’a juré que j’étais l’une des personnes les plus drôles qu’il connaissait, en toute objectivité (je t’aime fort, papa). Big up à mon caviste et mon médecin généraliste (deux personnes distinctes). Et enfin, un grand merci à mon tote bag Johnny Hallyday pour son humilité, sa patience et son ouverture d’esprit.