Fashion Week Paris: Andrew GN prend de la hauteur... Je règle mes comptes...
CARNET DE BORD•Durant une semaine, « 20 Minutes » vous propose de découvrir la fashion week parisienne et ses coulisses à travers l’œil d’une néophyte, pour le meilleur et pour le pire…Clio Weickert
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : je suis usée. Depuis mardi dernier, je couvre la fashion week à Paris et tente de faire mon trou dans cet univers impitoyable, mais la tâche s’annonce bien plus difficile que prévue. Ou plutôt, malgré deux jours de repos que je me suis octroyée ce week-end (j’étais au bord du burn-out), j’en arrive à la conclusion que ce monde n’est pas fait pour moi. Ou tout simplement que je ne suis pas fait pour lui.
L’instant « pire que le D »
En fin de semaine dernière, je vous parlais de la hiérarchisation des invités lors d’un défilé, et de mes questionnements existentiels par rapport à cette catégorisation. Je pensais avoir touché le fond en étant « D ». Et bien j’avais tort, le pire était encore à venir. Invitée au défilé Uma Wang vendredi, c’est avec mon enthousiasme légendaire que je me suis rendue au Palais de Tokyo, où avait lieu le show. Trois files me tendent alors les bras : « press », « buyers » (acheteurs) et « standing ». Je suis loin d’être bilingue, mais c’est en toute logique que mon carton d’invit' et moi nous dirigeons vers la file réservée aux journalistes. Erreur fatale.
J’aperçois une toute petite dame, l’attachée de presse qui m’a convié à cet événement. Tout sourire, elle embrasse les journalistes et j’anticipe avec ravissement cet accueil si chaleureux. J’arrive à sa hauteur (façon de parler), et me présente. La petite dame me scrute de bas en haut, jette un rapide coup d’œil à mon invitation où est inscrit « 20 Minutes », et me lance un glacial « ce sera standing pour vous ». Je me décompose et quitte la file « press » le dos courbé, sous les regards inquisiteurs des invités. Un peu comme Cersei et sa marche de la honte, ou quand on se fait recaler d’une boîte de nuit. Que signifie « standing » ? La catégorie des gens les moins considérés. Ceux qui ne comptent pas, qu’on fait entrer en tout dernier, pour meubler les trous dans le public. Ceux qui patientent gentiment derrière pendant que les gens de la haute s’extasient, les fesses confortablement posées sur un banc.
Je m’adresse donc à vous, petite dame indélicate, vous qui semblez avoir regretté votre invitation juste en me voyant. A vous qui avez jeté un regard de mépris sur mon tote bag Johnny Hallyday (j’adore Johnny Hallyday). Et bien je vous pardonne, car en y repensant vous aviez l’air bien plus malheureuse que moi.
L’instant mépris
Ceux à qui je ne pardonne pas par contre, ce sont aux deux odieux personnages assis derrière moi au défilé Andrew GN. Un show plutôt sympathique ceci dit, où les mannequins étaient perchées sur des talons vertigineux.
Mais c’est bien là le problème. Car qui dit chaussures à talons, dit aussi enfer, déséquilbre, et petits doigts de pieds en PLS.
Et ce qui devait arriver arriva. Chaussée d’une paire visiblement défaillante (le talon avait l’air d’une guimauve), une des mannequins a arpenté le catwalk le visage grimaçant de douleur, luttant à chaque pas pour ne pas s’écrouler devant le parterre d’invités. Un moment très embarrassant, surtout quand deux types se mettent à pouffer lors de son passage, et se lancent des regards moqueurs à chacun de ses pas. C’est ce qu’on appelle la grande classe... RIP la compassion. Sachez que je vous méprise au plus au point, messieurs.
Le point consécration
Mis à part ça, tout va bien. Consécration ultime, Afida Turner a retweeté l’un de mes articles, en légendant « much fashion week ».
Je ne pouvais rêver mieux, j’aurais au moins atteint un de mes objectifs.