Fashion Week Paris: NTM enflamme Etam... Je ne veux pas devenir un mème...
CARNET DE BORD•Durant une semaine, « 20 Minutes » vous propose de découvrir la fashion week parisienne et ses coulisses à travers l'oeil d'une novice, pour le meilleur et pour le pire…Clio Weickert
Boule au ventre de stress et d’excitation. Voilà mon état le mardi 26 septembre, au matin de la fashion week. Car pour la première fois, je couvre pour 20 Minutes cette fameuse semaine de la mode parisienne, à mes yeux sorte de Gloubi-boulga de paillettes, de plumes d’autruches, de superficialité et d’hystérie. Un monde difficile d’accès où l’hypocrisie règne en maître, mais où, il faut le reconnaître, des créateurs de génie nous en mettent plein les yeux.
Vais-je croiser le regard perçant d’Anna Wintour ? Loic Prigent reprendra-t-il l’une de mes punchline ? Emily Ratajkowski deviendra-t-elle ma BFF (il faut voir grand) ? Rendez-vous chaque jour pour mon débrief des coulisses de cette fashion week, pour le meilleur et peut-être pour le pire. Pour commencer, disons que cette première journée n’a pas été des plus glorieuses. Pourtant, le programme s’annonçait plutôt réjouissant.
L’instant clichés
Le premier défilé (Victoria/Tomas) de ma première fashion week a mis la barre haut. Non pas en termes esthétiques, même si ce n’était pas déplaisant, mais surtout en ce qui concerne les clichés du milieu : la caricature, le cynisme, le jugement… Les fans du Diable s’habille en Prada comprendront. Entendu en l’espace de quelques minutes :
- « Elle est pas encore morte celle-là ? », au passage d’une invitée
- « Mais tu sais le stagiaire, "le Chinois". D’ailleurs il faudrait peut-être arrêter de l’appeler le "Chinois". Mais son prénom, c’est marrant, c’est pas très chinois, alors que lui il est très chinois ».
- « Le jean, ça me dégoûte » (étant vêtue principalement de jean, je l’ai pris pour moi)
- « Je l’ai vu chez Dior, il est défiguré par le botox » (un classique)
Précisons que je n’ai pas eu à tendre l’oreille pour jouir de ces conversations de bon goût, le spectacle s’est joyeusement offert à moi.
L’instant perte de sang froid
L’heure d’après, direction Anrealage. Je ne vais pas vous mentir, je ne connaissais pas. Mais c’était plutôt chouette, ludique et étonnant.
Le défilé se termine, j’entreprends de sortir, et là, je me retrouve nez à nez avec un troupeau de photographes, avides de clichés chocs. Je poursuis ma route, mais je me fais intercepter par un micro et une caméra. « Alors, c’était comment ? », me demande-t-on. Réponse profonde et pertinente : « Bah… heu… c’était bien ». Le tout avec un sourire coupable et des tremblements dans la voix. Et ça, c’était avant que je comprenne que les deux zigotos travaillent pour Quotidien. Quotidien, l’émission de Yann Barthès. Et là, j’ai en tête cette personne qui a eu le malheur de dire un jour « elle est très distinguée ». Je les supplie de me couper au montage, je m’enfuis, mais il est déjà trop tard. C’est l’escalade. JE NE VEUX PAS DEVENIR UN MEME.
Oui je sais, je devrais me mettre à la sophro.
L’instant « mais c’est quoi ce truc de dingue ? ! »
Quelques heures plus tard, remise de mes émotions, après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, envisagé de changer d’identité et de fuir le pays (rappelons qu’il ne s’agit que du premier jour de la fashion week), je pars le cœur lourd au défilé Etam, dans la crainte de mettre ma dignité en jeu, encore une fois. Le tout en me disant, « ouais bof, le Victoria’s Secret du pauvre quoi »… Honte à moi. Un spectacle à tous points de vue. People : du Guillaume Canet en veux-tu en voilà, Doria Tillier, Charlotte Gainsbourg, Nikos, Sylvie Tellier… TOUT LE MONDE (moi ça me fait toujours drôle de voir ces gens « en vrai »). Bref, le show commence, les mannequins sont sublimes, une chanteuse que je ne connais pas chante, Sylvie Tellier a l’air ravi, une chouette soirée.
Une chouette soirée qui s’est transformée en une soirée de dingue quand NTM a débarqué. La folie.
Du coup, j’ai pris la décision d’annuler la commande de ma fausse carte d’identité ainsi que mon aller simple pour le Pérou, et d’aller jusqu’au bout de cette première fashion week.