C'est chaud pour les licornes et les flamants roses, le lama entre dans le game
TENDANCE•Selon un bureau d’analyse des tendances londonien, le pro du crachat pourrait devenir la nouvelle coqueluche mode et déco…Clio Weickert et Anne Demoulin
L'essentiel
- Selon un bureau d’analyse des tendances londonien, le lama pourrait devenir la nouvelle coqueluche mode et déco
- Pire, le pro du crachat pourrait même pulvériser les pourtant indétrônables licornes et flamants roses
En voilà un qu’on n’avait pas vu venir. Le lama, plus connu pour ses fulgurants jets de crachat que pour son potentiel glam, serait en passe de devenir une icône mode. Pire, selon WGSN, un bureau d’analyse des tendances londonien, l’ennemi juré du capitaine Haddock pourrait même détrôner la star incontournable des imprimés et de la déco : la licorne. Rien que ça. Une question se pose : comment un animal aussi détestable (et mal foutu soyons honnête), pourrait-il conquérir les cœurs de millions de consommateurs ?
T’arrives on ne sait jamais quand, tu r’pars on ne sait jamais où
Le bureau d’analyse londonien est formel : « 2017 est l’été du lama ». Outre la question, « l’été peut-il appartenir à un animal ? » (pour rappel, 2016 était celui du flamant rose), on peut surtout se demander pourquoi ? « Bien qu’ils n’aient pas la magie et le mysticisme des licornes, les lamas ont un facteur câlin et un sourire figé adorable qui les rend idéals pour les graphismes sur les produits doux », développe WGSN. Evidemment, il faut pour cela faire totalement abstraction de sa fâcheuse tendance à cracher de gros mollards pour signifier son mécontentement, « constitué, dans les cas graves, de régurgitations gastriques visqueuses, plus fréquemment, d’une sorte de nébulisation salivaire » nous explique Wikipédia. Mais soit.
Pour Bénédicte Fabien, directrice de la prospective au bureau de conseil en stratégie et création Martine Leherpeur, si le lama semble débarquer de nulle part au commun des mortels, il n’en est rien dans la réalité des pros de la tendance. « Le lama s’inscrit dans cette tendance néofolklorique autour de l’Amérique latine, avec les pompons, les broderies, les ponchos…, précise-t-elle, une tendance aperçue chez Dior notamment, et qui est très vite descendu chez les marques mainstream ». Et petit à petit, l’oiseau (enfin, le lama, donc), fait son nid.
Et puis on s’aperçoit
Car dès que les marques tiennent un filon, elles ne le lâchent pas. La preuve avec la licorne, déclinée en peluche, porte-clefs, bouée, parapluie, ruban adhésif, bagues, pansements, godemichés… Pas sûr que le lama aille jusque-là, même si mine de rien, il est déjà bien installé. A commencer par « Llama with no drama », ce compte Instagram rigolo comptant plus de 74.000 followers et mettant en scène une petite peluche du camélidé à travers le monde.
« Llama with no drama », à l’instar d’autres de ses congénères, figure déjà sur des coussins. Après les hiboux, les renards ou les cerfs, rois de la déco, le lama s’invite dans nos intérieurs, notamment dans les collections Etsy, Urban Outfitters.
La bête s’incruste aussi dans le dressing des plus petits chezSmallable, mais aussi dans celui des grands chez Etam. Chez Asos, il s’installe aussi bien en déco sur des guirlandes lumineuses, des gourdes, des plateaux qu’en mode, sur des chaussettes et autres pyjamas. Il ne lui manque qu’un emoji pour qu’on puisse affirmer « LLama is the new licorn ».
Je t’aime à la folie ?
On savait le lama colérique, notre enquête démontre qu’il est en plus… opportuniste : « Il y a vraiment la volonté de créer une espèce d’icône, une petite mascotte de saison qui va générer beaucoup de chiffre d’affaires, précise Bénédicte Fabien, l’idée est de le décliner et faire un petit buzz. C’est un opportunisme de création de personnage ».
Mais le lama, avec pour seul atout sa petite trogne choupinette, peut-il vraiment faire de l’ombre à la légendaire licorne, confortablement installée sur le trône des icônes depuis des années ? « Le lama est mignon et drôle, mais moins évident que la licorne et le flamant rose. A mon avis, commercialement, ça a moins de force, c’est moins facile à décliner ». Tiens bon, licorne, « d’aventures en aventures, de trains en trains, de ports en ports, je t’aime encore ». Comme dirait Serge.