L'essentiel
- Notre lectrice est venue exprès de Rennes pour goûter à la cuisine de Christophe Adam…
- Le créateur des éclairs de génie nous a accueillis au Dépôt Légal, une adresse conviviale et gourmande…
- Cette chronique est à l’image de ce que nous avons dégusté, pleine de saveurs, de peps et de couleurs…
Son joli nom, le Dépôt Légal le doit au bâtiment de l’angle de la rue Vivienne et de la rue des Petits champs qui accueille depuis quelques jours ce restaurant. Autrefois, on y stockait les livres en attente du dépôt légal leur permettant d’être transférés à la Bibliothèque nationale de France située en face.
C’est là que Christophe Adam a eu l’idée de créer un « lieu de vie, plus qu’un resto », où le pâtissier connu pour ses éclairs de génie dit avoir « mis en dépôt de bons produits, vendus à leur juste prix, leur prix légal ».
C’est vrai qu’on y mange bien pour pas trop cher. Comptez douze à quatorze euros la belle assiette. Et moitié moins pour le dessert. Enfin, nous, on n’a rien payé, mais on a joué à fond le jeu de la dégustation.
Prenez Valérie, notre lectrice « invitée à partager le repas de 20 Minutes » est venue exprès de Bretagne pour l’occasion. Agent d’accueil en mairie, cette mère de trois jeunes enfants n’a pas hésité à prendre ses billets de train de bon matin pour rejoindre Paris. « Les éclairs de génie de Christophe Adam, je n’y ai jamais goûté, confie-t-elle. Mais ça fait longtemps que j’en bave dès que je les vois sur Instagram. »
Elle a bien raison, car au Dépôt Légal, éclairs et barlettes (des tartelettes en forme d’éclairs, de barres pourrait-on dire) figurent en bonne place en vitrine et sont vendus toute la journée. Enfin surtout au début, parce qu’à la fin, il n’y en a plus.
Christophe Adam nous a donc reçus mardi dernier à l’heure du déjeuner. L’un des quatre moments d’exception qui rythment la journée de cet endroit que le chef qualifie encore de « cantine chic et conviviale ». Ouverte tous les jours de 8h à 23h, on peut aussi y prendre son petit-déjeuner, chiller dans la journée, goûter ou profiter de l’apéro…
A midi et le soir, on y déguste une cuisine toute simple, « parce qu’ici on ne peut rien cuire, prévient Christophe Adam, seulement toaster ». Mais les plats sont soignées, les produits frais et les compositions font pétiller les yeux avant de faire frétiller les papilles. « Je viens du monde de la pâtisserie, rappelle le chef. Il faut que ce soit beau d'abord et ensuite que ce soit bon. »
Burrata crémeuse et tomates anciennes
La carte aussi est belle et donne envie de goûter à tout. En tant qu’invités, pas de raison de se gêner. Hum ! la burrata crémeuse et ses tomates anciennes… « C’est quoi la différence avec une tomate mozza ? », demande Valérie. Un goût plus affirmé, une texture plus délicate et plus fondante, assurément. L'assiette est copieuse, joliment dressée. « Je suis très sensible à toutes ces couleurs », glisse notre invitée, émue.
La daurade marinée du ceviche aussi se retrouve en joyeuse compagnie, entourée de rondelles de radis, de cubes d’avocat, de quartiers d’orange et de pamplemousse, de concombres taillés en spaghetti… Chic et choc, cette détonante salade se révèle au goût « assez bluffante, alors que les radis habituellement, c’est pas ouf ».
A suivre, deux plats toastés qui font déjà la renommée du lieu : le Croq Vivienne, sorte de croque-monsieur revisité avec une crème de fromage truffée en plus de la chiffonnade de (très bon) jambon et de beaufort. Et le Big Black Saumon servi avec du fromage de chèvre, des épinards, une fondue d’oignons rouges et quelques myrtilles dans un curieux pain noir au charbon naturel dont Valérie « n’arrive pas dire si c’est bizarre bon ou bizarre bof ». Avant de trancher : « Si, c’est bon ! »
Malgré notre appétit d’ogre, nous n’avons pas touché à l’accompagnement de chips de légumes et de salade mesclun, « ça, on peut en manger à la maison », note Valérie avec malice. Mais après les grandes assiettes de crudités que nous avons prises, à tort, pour de simples entrées, nous avons eu du mal à finir les sandwichs…
Mon plus grand vice a disparu
D’autant que les éclairs aperçus au début continuaient de nous faire de l’œil. Enfin pas tous. Certains, comme Mon plus grand vice, l’éclair iconique au caramel beurre salé et praliné noisettes, avaient déjà disparu.
Du coup, Valérie hésite « entre l’éclair à la framboise et la barlette framboise-passion ». Elle aura les deux, pour mieux les comparer (elle « préfère l’éclair finalement »). Tandis que je me régale de la petite dernière des pâtisseries maison, la barlette citron menthe… Ni trop sucré, ni trop peu, avec ce qu’il faut de pointe acidulée.
Un délice qui n’a d’égal que la beauté du lieu au design épuré (tubes de cuivre, pierres apparentes, vaisselle façon gamelle, petites tables façon bistrot)… « C'est à l’image du compte Instagram de Christophe Adam », souligne Valérie qui n’a plus qu’un mot à la bouche : « Magique »...