VIDEO. Pourquoi y-a-t-il toujours de la Zumba dans l’air?
FITNESS•Quinze ans après son lancement, la Zumba rassemble plus de 15 millions d’adeptes, le résultat d’une stratégie bien huilée…Anne Demoulin
Les débardeurs fluo ne sont toujours pas remisés. Quinze ans après son lancement, la Zumba compte plus de 15 millions d’adeptes dans 180 pays, dont 500.000 en France. Face à de sérieux concurrents comme SoulCycle, CrossFit, ou Les Mills, la marque derrière ce sport, Zumba Fitness, cherche à maintenir l’engouement pour ses rythmes endiablés. Comment la Zumba, loin d’être enterrée, cherche son nouveau souffle ?
La naissance du concept
« La Zumba est née d’un accident. Je donnais des cours et j’avais oublié ma musique », explique le Colombien Alberto « Beto » Perez, rencontré au Salon Body Fitness. Il improvise alors avec ce qui lui tombe sous la main, « de la musique latine ». « Le concept, c’est d’avoir du fun. La finalité n° 1 n’est pas de perdre du poids, mais d’avoir le sourire. Lorsque les gens s’amusent, il y a des bénéfices associés, comme celui de perdre du poids », souligne Beto Perez. La discipline devient vite populaire, et Shakira l’engage comme chorégraphe. Il s’installe à Miami, le rêve américain en poche, et trouve deux associés, Alberto Perlman et Alberto Aghion.
L’explosion de la Zumba
Le trio d’Alberto fonde en 2011 la marque Zumba Fitness. Le concept, des chorégraphies simples sur des rythmes latinos, séduit le monde entier. « Toutes les cultures autour du monde aiment danser, et nombreux sont ceux dans le monde qui détestent l’exercice. Je crois que lorsqu’ils ont l’impression de faire la fête, c’est la raison pour laquelle cela marche », estime Beto Perez. Un succès dont Beto Perez n’a jamais douté. « J’avais ce rêve. C’est le résultat de nombreuses années de travail », raconte-t-il. Mais aussi le fruit d’une stratégie bien menée.
De nombreuses déclinaisons
Du concept de base, la Zumba, sont nées de nombreuses disciplines dérivées, comme la Zumba Toning, qui cible le renforcement musculaire avec l’utilisation de poids tenus dans les mains, l’Aqua Zumba, qui amène les rythmes latinos dans l’eau, ou encore la Zumba Step, qui allie les pas de la Zumba à l’utilisation d’un step.
La Zumba se décline en fonction des programmes à la mode dans les salles de sport. Petite dernière, la Zumba Strong, utilise le poids du corps pour travailler le renforcement musculaire et améliorer l’endurance. Un entraînement fractionné à la sauce latine, qui vise à concurrencer le succès des Mills Grit Series ou de la méthode Tabata. « Le cours est très intensif. Tout matche avec la musique. C’est très intense et rapide », commente Beto Perez.
aL’évolution de la musique
Sans doute l’un des leviers les plus efficaces du succès pérenne de la Zumba est la production de musique originale. « La musique, c’est 70 % d’un cours de Zumba. Nous recevons des milliers de chansons de partout dans le monde. La Zumba est aujourd’hui une grande plateforme pour la musique. L’industrie de la musique change. Les artistes savent que la Zumba est un moyen puissant de se faire connaître et veulent travailler avec nous », raconte Beto Perez.
Des artistes comme Pitbull, Shakira, Timbaland et reggaeton Daddy Yankee se sont associés à l’entreprise pour créer de la musique ou promouvoir des versions exclusives de leurs chansons. Keblack vient juste d’intégrer l’écurie, et vient d’adapter sa chanson Ferrari pour les besoins de la Zumba. Ce remix marque le virage Zumba dans le rap français. « Keblack m’a envoyé une chanson, je lui ai demandé de faire quelque chose de plus puissant, avec encore plus de beats », confie l’énergique Beto Perez.
Le marketing de la joie
Au-delà des cours et des formations payantes pour les ZIN (Zumba Instructor Network, réseau de professeurs de Zumba), la marque s’est diversifiée avec des vêtements de sport, de la musique originale, des jeux vidéo, des applis et même des croisières, en partenariat avec Royal Caribbean International.
La Zumba est un big business – 550 millions de chiffre d’affaires – basé sur le marketing de la joie. « La Zumba, c’est cool. Pendant un cours, on ne pense pas au racisme, à la politique, à la corruption… On oublie tout cela. Des gens de différentes couleurs, confessions et générations dansent ensemble et sont heureux. Je regarde les programmes créés par les autres et je les respecte, certains sont bons. Mais le côté épicé de la Zumba, c’est qu’elle donne le sourire aux gens », conclut Beto Perez. Les cours de Zumba ont donc peu de chances de désemplir.