Seulement 8 % des Français partent au ski au moins une fois tous les deux ans. La fréquentation des massifs français a diminué de 3 % pendant la saison 2015-2016.

Deux statistiques, fournies par le Crédoc et les Domaines skiables de Franceau service d’un même constat : les stations françaises sont en perte de vitesse. Pour tenter de conquérir ou reconquérir leur public, de nombreuses expérimentations sont menées par les professionnels du secteur. Et si la meilleure solution était d’offrir plus de divertissements aux vacanciers ?

Retour aux sources

Michel Giraudy, le président de France Montagne, mise sur un retour aux sources de ce qu’ont été pendant longtemps les vacances d’hiver : un lieu d’amusement et de fête. « Les stations sont nées parce que les gens avaient envie de prendre le bon air. Aujourd’hui certains sont lassés de ne faire que du ski. Ils redécouvrent l’existence d’autres activités de montagne. Se détendent et pratiquent des sports quasiment oubliés. Moi je rentre d’une randonnée en peau de phoque mais la luge, entre autres, revient aussi à la mode. »

Exister parmi les autres stations

Alexis Bongard, le directeur de la société d’économie mixte locale de la Clusaz, chargée du développement touristique, compte lui aussi sur la diversification des activités au sein de sa station. Cependant, l’idée n’est pas de partir marcher des heures dans la neige mais plutôt d’organiser des événements sur les bords de piste. « Une station aujourd’hui ce n’est pas que du ski. C’est du spa, du VTT en été… Mais aussi des rendez-vous. C’est pour cette raison que nous accueillons une étape du tournoi des 6 stations – Orangina ». Avec un double objectif : offrir un supplément aux vacanciers sur place et peser sur les réseaux sociaux pour attirer de nouveaux clients dans un contexte « d’énorme concurrence » entre les stations. « Il en existe un peu plus de 350 en France, des grosses, des petites. Nous nous faisons partis des 25 plus importante, donc à un moment donné ce qui nous intéresse c’est de gagner en notoriété. Sur le plan national, mais aussi international. Que l’on parle de nous, d’imposer la marque La Clusaz dans la tête des clients, avec l’idée de faire du concret, de la réservation. »

Résultat des courses ?

Reste à savoir si cette stratégie permettra d’attirer un nouveau public ? « Nous sommes en période de vacances, d’affluence forte, il y a eu des réservations liées au tournoi, un tout petit peu, concède Alexis Bongard. Par contre cet événement nous amène des relations, des réseaux et c’est comme cela que l’on grandit. »

Michel Giraudy se dit lui « très confiant » quant aux bénéfices à tirer pour les stations. « Pour moi la marge de progression est formidable car les vacanciers cherchent de nouvelles sensations et sont prêts à faire l’effort pour les trouver. » Surtout, multiplier ou réhabiliter certaines activités permettrait aux professionnels d’être moins dépendants de l’enneigement. « S’il n’y a pas de neige c’est que le temps est bon et ici il y a aussi plein de choses à faire au soleil », conclut le président.