ARTQuand la DA Leslie David s'expose

La directrice artistique Leslie David s'expose à l'écart des marques

ARTDirectrice artistique dans le vent, Leslie David se lance dans un projet bien plus personnel avec sa première expo au Red Bull Space...
Thomas Weill

Thomas Weill

La petite du 2ème arrondissement de Paris est vide à l’exception d’une échelle ouverte à côté d’une fresque murale le mercredi 16 novembre dernier. Dans un coin, à côté de son ordinateur portable, Leslie David est assise à même le sol. Appuyées contre les murs tout autour d’elle se trouvent ses œuvres, toutes en nuances de bleu. A 35 ans, la jeune originaire de Montélimar finit de monter sa première « vraie » exposition, intitulée « Fleur bleue », à découvrir jusqu’au 13 janvier prochain. Une occasion pour elle de changer de son quotidien surchargé de commandes pour les plus grande marques, et d’expérimenter.

La liste du succès

Il faut dire, Leslie David est la DA du moment. Après être passée par les et , la jeune femme se met à son compte il y a huit ans. Aujourd’hui, sa liste de clients est longue comme le bras, dans le domaine du luxe, de la beauté, ou même de la musique, où elle a fait ses débuts. On retrouve sa signature graphique chez Lancôme, L’Oréal, Hermès et Chanel, ou sur une pochette d’album de , d’ ainsi qu’au festival .

A force de multiplier les commandes, Leslie David finit par « ne plus trouver le temps » d’avoir une pratique artistique personnelle. « Quand j’ai commencé, je dessinais beaucoup. » La DA choisit de ne pas se laisser frustrer pour autant. « J’ai la chance de pouvoir m’exprimer, de ramener du personnel pour de nombreux clients. »

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Sans parler de cahier des charges, la tête montante des directrices graphiques aime quand les choses sont cadrées. « Ca limite les possibilités. J’aime bien travailler avec la contrainte. » Réaliser sa propre exposition sans consigne client ni charte à respecter a donc pris des allures de défi. « C’est hyper excitant et flippant en même temps. C’était difficile mais je suis très contente de l’avoir fait. »

Trouver un cadre

Son expo a beau être bleue, le chemin jusqu’au vernissage n’a pas été un long fleuve tranquille. a d’abord dû « jongler avec ses clients », afin de trouver du temps à consacrer à son projet. Un exercice d’équilibriste d’autant plus difficile qu’elle a dû composer avec une liberté d’action dont elle n’a pas l’habitude. « L’exposition a été l’occasion de tester plusieurs choses que j’avais commencé à mettre en place pour des commandes mais que je n’avais pas eu le temps de développer. J’ai pu expérimenter, mais j’ai fini par me donner un cadre sinon je partais dans tous les sens », reconnaît Leslie David.

Sa contrainte pour « Fleur bleue », la « thématique florale » justement, qu’elle choisit un peu par « ironie ». « On me dit souvent que j’ai un travail féminin, ça a tendance à m’énerver. Si utiliser des couleurs pastel et choisir une thématique florale c’est féminin, alors oui ce que je fais est féminin. » Presque un paradoxe, si un cadre l’aide à canaliser sa créativité, ne veut pas se faire enfermer dans une case.

Le plaisir de créer

La DA n’aime pas se dire artiste (« il y a un côté prétentieux à se déclarer artiste qui me déplait ») ni se mettre en avant. « Quand je réponds à une commande je ne suis pas mise en valeur de manière aussi forte. Ici, je porte tout le poids de sur mon dos. Il n’y a que mon nom sur la vitrine. » Cette fois c’est elle la marque qu’elle met en avant par sa création.

« Ce qui m’a le plus plu, une fois que j’ai trouvé ce que je voulais faire, c’est de me plonger à fond dans la création. J’ai eu des poussées créatives nocturnes, ça m’a empêché de dormir plus d’une nuit », s’amuse-t-elle. En même temps, la non-artiste apprécie d’avoir pu se concentrer « sur un seul projet » plutôt que de « jongler avec cinq ou six » comme à son habitude. D’ailleurs, toute à la préparation du vernissage de son exposition, la jeune femme se remet déjà à l’ouvrage, refermant la fenêtre d’intimité qu’elle avait ouvert dans la petite galerie.