Festival de Cannes: Les chefs font leur cinéma sur la plage à la tombée de la nuit
FOOD•Chaque soir sur la Croisette, la «plage Nespresso» accueille un chef étoilé pour un hommage gastronomique à un film qui a marqué l'histoire du festival de Cannes...De notre envoyé spécial à Cannes, Stéphane Leblanc
La scénographie est prête, la table est dressée, les lumières s’allument. Moteur, action ! Chaque soir, « les chefs font leur cinéma », à l’invitation de Nespresso sur la plage du même nom. « 20 Minutes » a pu assister à la mise en place du dîner festif d’Armand Arnal, chef de La Chassagnette, inspiré par le film Underground, palme d’or 1995 signée Emir Kusturica.
« Ce film a été un vrai choc, raconte le chef camarguais. Son énergie, son rythme effréné, la musique endiablée, les oies qui volent et les personnages tombent du ciel… » C’est tout cela qu’il a tenté de reproduire au cours des deux dîners « en forme de banquets » qu’il a organisé sur la plage.
« C’est aussi une façon de rendre hommage à un monde gitan me plaît beaucoup, reprend celui qui a noué d’étroites relations avec cette communauté autour d’Arles. J’essaie de traduire le même esprit instinctif dans ma cuisine. » Soupe de la cueillette, écrevisses de Camargue et courgettes en escabèche, gravlax de taureau…
Armand Arnal nous souffle discrètement sa recette : la cuisse de taureau taillée une première fois est marinée quatre heures avec du sucre, du sel et des épices (poivre, gingembre et citronnelle), puis retaillée et assaisonnée à l’huile de coriandre. Le chef l’accompagne de carottes cuites avec du miel, auxquelles il ajoute des feuilles de coriandre au tout dernier moment.
« Mes plats sont sans détour, souligne Armand Arnal, conçus à partir de produits bruts avec des légumes grillés, voire torréfiés. » Les notes de café Nespresso, sponsor de la soirée oblige, se trouve chez lui dans le plat principal : un coffre d’agneau rôti accompagné de petits farcis au Grand Cru Rosabaya de Colombia. Le repas, auquel nous n’avons hélas pas eu le temps d’assister, se termine en fanfare par un gâteau de mariage…
Le guépard a mangé l’oie
Place le lendemain à Jean-François Piège, dans un tout autre décor, chic et raffiné… pour un dîner sur le thème du Guépard, que l’on a modestement tenté d’illustrer par cette petite story sur Snapchat…
Le chef du Grand restaurant, à Paris, que l’on n’entend pas très bien, hélas, dans la vidéo, a choisi de rendre hommage au Guépard, palme d’or 1963 signée Visconti. Un « spectacle magnifique » dont il retient la phrase du Prince Salina interprété par Burt Lancaster : « Pour que rien ne change, il faut que tout change… »
« Cela a été comme une révélation de notre travail, raconte le chef : amener ailleurs des produits, des plats, qu’on croit connaître. »
Son dîner réinterprète ainsi la scène du repas qui précède le bal : « On parle de carbonara, mais ce sont des calamars, on évoque un Rossini, mais le foie gras accompagne du thon, le céleri au four est relevé par une infusion de Grand Cru Indriya from India », plage Nespresso oblige... Et pour ceux qui n’auraient pas bien compris, c’est l’expression » Café bouillu, café foutu", qui fait rigoler le chef dans notre vidéo inaudible…
Mardi et mercredi, pour les deux derniers diners de cette 69e édition cannoise, le chef basque Cédric Béchade officiera sur le thème de The Artist de Michel Hazanavicius.