La danse est à la pointe de la tendance ! Des clips de Christine and the Queens au défilé Dolce Gabbana en passant par le long-métrage High Strung, l’année 2016 sera placée sous le signe des collants et autres tutus. Pourquoi vous n’échapperez pas à la dansomanie ?

Le retour de hype du ballet

La mode a d’ores et déjà emboîté le pas. Les salons Premiere Classe, Don’t Believe the Hype et Paris Sur Mode ont invité seize créateurs à imaginer des pièces uniques autour du ballet. Ces pièces sont présentées jusqu’au 12 mars dans un Pop Up Store dédié à la danse au sein de la Galerie de L’Opéra de Paris. « La danse est une vieille culture qui revient sur le devant de la scène », lance Véronique Louaty, directrice du salon Don’t Believe The Hype.

A la barre de ce retour de hype ? « Benjamin Millepied. Même si ces prises de paroles ont parfois été controversées, il a fait bouger les choses », estime Véronique Louaty. Nul doute que le couple qu’il forme avec Natalie Portman, oscarisée en 2011 pour son rôle de ballerine dans Black Swan de Darren Aronofsky, a glamourisé cet art.

L’immense succès du clip de Sia, Chandelier, mettant en scène la jeune danseuse Maddie Ziegler, autorise le grand écart et rend la danse contemporaine et classique populaire. « On assiste à une démocratisation, un élargissement du public traditionnel de la danse », se réjouit Josua Hoffalt, danseur étoile de l’Opéra de Paris.

La danse sur le devant de toutes les scènes

Depuis, l’univers des deux disciplines s’affiche partout. « Ce regain d’intérêt pour la danse, le ballet, mais aussi pour le yoga et le fitness, s’inscrit dans une tendance plus large “healthy”, venue des Etats-Unis », considère Josua Hoffalt. Le clip Take Me To Church d’Hozier, réalisé par le photographe David LaChapelle, met en scène le danseur Sergei Polunin.

Florence and the Machine recrute Ryan Heffington, qui n’est autre que le chorégraphe de Chandelier, pour son nouveau clip.

Tandis que la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker vient de présenter une exposition dansée au Centre Pompidou, baptisée Work/Travail/Arbeid, avant la Tate Modern à Londres et le MoMA à New York, le coiffuriste Charlie Le Mindu signe une création mêlant musique, danse, vidéo et performance au Palais de Tokyo.

La danse classique s’invite même dans les chorégraphies hip-hop sur la chaîne YouTube de Dot Move et se mêle au pôle dance avec Elena Gibson.

Jérôme Dreyfuss a choisi Aurélie Dupont, la nouvelle directrice du Ballet de l’Opéra national de Paris pour sa dernière campagne publicitaire, réalisée par Jean-Paul Goude. « On peut parler d’un regain d’intérêt pour la danse : beaucoup de marques utilisent cette discipline pour communiquer », note le chef de produit de Domyos by Decathlon, ligne consacrée au fitness, à la gym et à la danse.

Le tutu et les ballerines, must have du printemps-été 2016

« La danse a souvent inspiré les créateurs de mode, mais là, il y a un nouveau souffle », souligne Véronique Louaty. Dolce Gabbana a organisé en janvier son défilé à La Scala de Milan. La star du show de cette collection toute entière inspirée par le temple italien de la danse et de l’art lyrique ? Le danseur étoile Roberto Bolle.

« La danse classique s’est imposée presque intuitivement dans la collection automne-hiver. Son élégance calme et raffinée est la bienvenue après les troubles de fin d’année, comme pour apaiser les choses », confie Marie Marquet, fondatrice de MiniMe Paris, griffe invitée au Pop Up Store de la Galerie de L’Opéra de Paris.

Les prises de vues de la campagne se sont tenues à l’Opéra Garnier, avec la mention « Ici, c’est Paris ». « Une référence aux attentats. L’Opéra est un lieu emblématique du spectacle vivant », précise la créatrice.

Josua Hoffalt vient quant à lui de lancer sa griffe avec son frère. « Je passais la journée en studio dans des vêtements qui ne me plaisaient pas ! Hoffalt propose donc des vêtements techniques, pensés pour les danseurs, confortables et élégants. On peut les porter au quotidien », détaille le danseur.

A la scène comme à la ville, il sera difficile d’échapper à l’univers du ballet. Extra-long chez Miu-Miu, tout en volume chez Vuitton, bordé de dentelle chez Lanvin, le tutu entre dans la danse des musts have.

Les ballerines à talons ou babies reviennent aussi en force dans le vestiaire des modeuses, après la réédition des mythiques Slingback chez Chanel. Coco Chanel les surnommait « le dernier point de l’élégance ». Vous sauterez le pas, c’est plié !