«Balenciaga, magicien de la dentelle» s’expose à Calais

Un projet initié par Hubert de Givenchy, pour son mentor. Pour fêter les 120 ans de la naissance du maître, la Cité de la dentelle et de la mode à Calais, en coproduction avec le Musée Cristóbal Balenciaga de Getaria, dédie au couturier espagnol une exposition qui ouvre ses portes ce samedi jusqu'au 30 août, baptisée «Balenciaga, magicien de la dentelle». Les liens entre le couturier espagnol et la dentelle tissée de Calais.

Un sujet inédit

«Connu pour ces merveilleux tailleurs et manteaux de si belle construction, Cristóbal Balenciaga fut aussi le maître incontesté de ravissantes robes en dentelle», rappelle Hubert de Givenchy, dans la préface du catalogue de l’exposition. «La dentelle chez Balenciaga n’avait jamais été étudiée, c’est un sujet inédit», se réjouit Catherine Join-Diéterle, commissaire de l’exposition.

Le souvenir des toiles de Goya et Velàsquez

Au travers les quelque 75 tenues, agrémentées d’accessoires, de photographies et de croquis d’atelier, l’exposition montre la prédilection du couturier pour les dentelles et les tulles noirs. Un goût lié aux origines hispaniques du créateur. «Sa mère travaillait comme couturière pour des grandes familles, comme les Marquis de Casa Torres, les grands-parents de la Reine Fabiola de Belgique. Au Palais Vista, leur résidence d’été, Cristóbal découvre les peintres espagnols. Cela marque sa sensibilité à tout jamais», estime la commissaire. L’influence des toiles de Velàsquez, Goya, Zuolaga et Francesco de Zurbaràn se traduit dans l’œuvre de Balenciaga par les jeux de transparence.

Les élégantes de la Belle-Epoque

Balenciaga grandit sur la côte basque, lieu de villégiature très prisé par l’aristocratie espagnole et européenne. «Il y admire les élégantes de la Belle-Epoque», explique la commissaire.

«Et, comme à la Belle-Epoque, Balenciaga utilise la dentelle, en ornementation ou en textile, jouant sur les motifs, les couleurs, les matières comme la dentelle de laine, les techniques telles que les créponnées, pour créer des tenues allant du matin au soir», remarque la commissaire.

Le charme désuet d'un autre temps

Des blouses aux robes de cocktail en passant par robes du grand soir et autres déshabillés, Catherine Join-Diéterle propose un parcours organisé autour des usages de la dentelle au fil de la journée et fait renaître «l’élégance des femmes des années 1950 et 1960». Le charme désuet d'une époque où Cristóbal Balenciaga régnait en maître incontesté sur la mode.