Fashion Week: Elie Saab rend hommage au «swinging» Beyrouth
MODE•Le couturier libanais a livré une collection évoquant ses souvenirs d'enfance...Anne Demoulin
Elie Saab a présenté ce mercredi sa collection haute couture printemps-été 2015 dans l'enceinte du Théâtre National de Chaillot. Au travers cette collection, le créateur libanais a rendu hommage à une ville chère à son cœur, origine de son inspiration, le Beyrouth de son enfance.
Sur le frontrow, Dita Von Teese, Clotilde Courau, Deborah François, Nieves Alvarez, Eugenia Silva et Anouchka Delon étaient venues découvrir une autre facette du couturier libanais.
« Dita von Teese sur le front row #ElieSaab #hautecouture #PFW pic.twitter.com/p7ILNJ4b4t — Anne Demoulin (@Andiwahloo) January 28, 2015 »
«Il arrive toujours, dans un parcours, que l’on s’arrête un instant pour se tourner vers sa source. J'ai vu le jour sur les bords de la Méditerranée, dans une ville qui ressemblait à un songe, entre mer et montagne. Toute mon enfance, j'ai cru Beyrouth parée pour une fête qui ne finirait jamais. Autour de moi, les femmes de tous les milieux s'habillaient avec élégance et raffinement », explique Elie Saab dans le livret distribué aux invités.
«Les jardins de mon passé»
Pour l’occasion, Elie Saab avait habillé son catwalk d’arbres et de buissons. «Enfant, dans les années 1960, j'ai joué sous les lauriers roses et les néfliers en fleur. Les chênes et les oliviers, témoins de ce défilé, ornent les jardins de mon passé», se souvient le couturier libanais.
Elie Saab a présenté 55 silhouettes, 53 robes, un pantalon et une combi pantalon évoquant la riviera orientale qu’était le Beyrouth des années 1960 et 1970. Un émouvant hommage aux «dames en robes longueur cheville, en petites robes trapèze, en jupes taille haute, en top brodés ou transparents», qu’Elie Saab observait «déambuler avec langueur devant ses yeux éblouis». Autant de tenues de gala pour Oum Kalthoum ou Dalida.
La palette du créateur est douce, des pastels poudrés, du blanc, du gris, de l’ivoire, à l'exception de looks noirs, mais scintillants. «Les tissus éthérés de cette collection incarnent les douces brises d’été de mon enfance. On y retrouvera aussi le vert tendre du printemps naissant, le bleu pâle de l’horizon embrumé par le dégel, le jaune poudré des mimosas, le brun de la terre mouillée», détaille encore le créateur.
«Ma mère dans une robe de soie noire imprimée de tulipes»
Certains détails comme les manches pagodes évoquent les années 1970. La silhouette est marquée à la taille, souvent soulignée par une ceinture ton sur ton. Perles, paillettes, plumes et dentelle à motif tulipes ornent chacune des créations. «Une vision m'habite encore depuis cette époque: celle de ma mère dans une robe de soie noire imprimée de tulipes, discrète, cintrée à la taille, évasée en corolle. Ce souvenir m’a marqué: il m’a façonné, s’est inscrit au plus profond de mon être et de ma vision de couturier», se souvient Elie Saab.
Avec cette collection, fruit de la fraîcheur des souvenirs d’enfance et de l’expérience d’un couturier chevronné, Elie Saab éblouit.