La traîne de la robe de mariée Chanel a nécessité une centaine d'heures de travail
STYLE•Et plusieurs brodeuses...20 Minutes avec AFP
A peine le défilé terminé ce mardi, la robe de mariée Chanel est en photo dans les médias du monde entier. Pour la plus grande fierté des brodeuses qui ont passé des centaines d'heures à réaliser la traîne dans un petit atelier parisien.
Une semaine avant le défilé, il n'y a pas un bruit dans l'atelier Cécile Henri, dans une ruelle du 11ème arrondissement. Le calme et la concentration sont de rigueur, loin de l'hystérie qui règne dans certaines maisons à l'approche du show.
Prêt-à-porter de luxe
Cécile Henri Atelier est l'un des derniers brodeurs parisiens, qui plus est indépendant. Une trentaine de personnes y travaillent, le double d'il y a dix ans. Ici, on brode pour les plus grands noms de la mode, surtout pour le prêt-à-porter de luxe (Vuitton, Saint Laurent, Balmain, etc.) et bien sûr pour la haute couture.
Plusieurs silhouettes du défilé Chanel, présenté mardi, sont passées par Cécile Henri Atelier. «En mai, la maison nous a expliqué l'ambiance du défilé, ce vers quoi Karl Lagerfeld voulait aller», raconte Sébastien Barilleau, PDG depuis mars d'Ateliers 2 Paris, qui réunit Cécile Henri Atelier et Lunas France, un créateur d'ornements textile. «A partir de ces pistes, nous avons créé des échantillons. Puis nous avons attendu de savoir si Karl les choisissait», poursuit-il. Le célèbre couturier a été convaincu: douze looks de son défilé sont passés par Cécile Henri Atelier.
Entre les mains de plusieurs brodeurs
Sept jours avant le défilé, les brodeuses s'apprêtent à terminer des galons or et corail, qui souligneront la structure d'une robe, et ont bien avancé sur la traîne de la robe de mariée. Elles travaillent sur des panneaux, qui sont envoyés dès qu'ils sont terminés à la maison de couture, où sont montés les vêtements, qui peuvent être passés entre les mains de plusieurs brodeurs, dont Lesage et Montex, qui appartiennent à Chanel.
L'appellation haute couture, qui est exclusivement parisienne contrairement au prêt-à-porter, prend tout son sens: chaque pièce représente des dizaines d'heures d'ouvrage.
«Un travail méticuleux»
La cape-traîne de la robe de mariée a nécessité des centaines d'heures de travail. Afin d'obtenir ces motifs baroques, dorés et mordorés, soulignés par des perles nacrées, il a d'abord fallu sérigraphier les motifs, puis une vingtaine de brodeuses ont posé pendant trois jours des strass, qui ont ensuite été repeints. Enfin, des perles et des toupies ont été brodées.
«Il faut être passionné. C'est un travail méticuleux», souligne Miléna Lapierre, brodeuse de 27 ans, penchée au-dessus de la traîne. "Mais c'est gratifiant de participer" à un tel ouvrage, dit-elle, bien consciente que la robe fera le tour des réseaux sociaux et apparaîtra dans des magasines du monde entier.