Jean-Luc Delarue: «Il a dévoré la vie et le succès l'a dévoré»
RÉACTIONS•e nombreuses personnalités de télé et de radio ont fait part ce vendredi de leur émotion à l'annonce du décès de Jean-Luc Delarue...Nicolas Bégasse
L’annonce ce vendredi matin du décès de l’animateur et producteur Jean-Luc Delarue, mort jeudi soir des suites d’un cancer, a suscité de nombreuses réactions de la part de personnalités de radio et de télévision qui l’ont côtoyé au cours de sa carrière.
Tous ont salué ce matin le talent d’animateur et les qualités humaines du «gendre idéal» de 48 ans. «C’est sans doute l’un des garçons qui nous a le plus sidéré par son accomplissement lorsqu’il s’est pointé à Canal alors qu’il devait avoir 25 ans», se souvient Pierre Lescure. Interrogé sur BFMTV, l’ancien patron de la chaîne cryptée salue chez le Delarue des premières années «une volonté d’être précis, d’être cursif, d’être exemplaire et en même temps d’être compris par tous, cequi était incroyable pour un môme de ce genre.»
«Brillant, drôle et un peu givré parfois»
Pierre Lescure parle aussi d’une «curiosité presque encyclopédique», repris sur i-Télé par un autre ancien patron de Jean-Luc Delarue, Jean-Pierre Elkabbach: «Il avait une présence formidable, de l’humanité, une curiosité indéracinable, le sens de la modernité et le goût de plaire au public.» Interrogé sur ses déboires avec la drogue et sa fin de carrière trouble, le journaliste d’Europe 1estime que Jean-Luc Delarue «a été trop laissé à lui-même et, à travers un succès trop rapide, il s’est consumé. Il a dévoré la vie et le succès l’a dévoré. Il a eu un destin trop vite interrompu, un destin tragique et moderne.»
L’ex-directeur des programmes de Canal+ Alain de Greef salue sur BFMTV «une certaine capacité à garder une distance tout en ayant une approche des gens suffisamment chaleureuse pour qu’ils puissent se confier à lui. C’était quelque chose d’assez magique, que je n’ai pas vu avant ou après lui.» Autre «ancien» de Canal+, l'animateur Philippe Gildas a rendu hommage sur RTL à «quelqu'un qui avait une immense ambition mais un talent encore plus grand que son ambition».
Jeune génération oblige, c’est d’abord sur Twitter qu’ont réagi deux anciens collègues de Jean-Luc Delarue, Christophe Dechavanne et Laurence Ferrari.
« C est affreux.. Putain demaladie !!Ça me dégoute .Cancer de merde.! Je ne parle pas de moi. :-( — ChristopheDechavanne (@CDechavanne) Août 24, 2012 »
« Mon ami jean luc Delarue s en est allé. Il s est battu comme un lion. Il m'a appris à écouter les autres. Repose en paix jean luc. — Laurence Ferrari (@LaurenceFerrari) Août 24, 2012 »
Sur BFMTV, Christophe Dechavanne salue la mémoire de «quelqu’un que j’aimais beaucoup et qui me faisait beaucoup rire». «Jean-Luc a eu sa vie, il était brillant et drôle et il était aussi un peu givré parfois. Comme on l’est tous dans ce métier.» Invitée à réagir sur RTL, Laurence Ferrari s’est dite «très émue». «Il a toujours été là et moi j'ai toujours essayé d'être là pour lui donc c'est d'abord beaucoup d'émotion pour moi ce matin.» La journaliste a rendu hommage à «quelqu'un de profondément humain, ultra-sensible, écorché vif, d’une vitalité et d’une force de travail incroyables».
«Je pensais qu’il vaincrait»
L’animatrice Flavie Flament a salué la mémoire sur RTL de «celui qui m'a permis de me révéler». Elle s’est dite «extrêmement émue»: «Il y a beaucoup d'images qui passent devant mes yeux au moment où je réalise l'ampleur de cette nouvelle, la tristesse aussi qui tout à coup s'empare de moi. Il comprenait les attentes du public, il les précédait parfois… c'était une personnalité très riche, complexe, extrêmement attachante.» Sophie Davant, qui a remplacé Jean-Luc Delarue en tant qu’animatrice de Toute une histoire, a quant à elle parlé sur RTL d’un «être hors du commun, d'une résistance exceptionnelle». «Je pensais qu’il vaincrait», a assuré celle qui retient de Jean-Luc Delarue «une intelligence hors du commun, vive, rapide, perspicace et puis un entrepreneur incroyable, un meneur d'équipe» qui «a payé très cher sa réussite».
L'acteur Kad Merad, que Jean-Luc Delarue avait «lancé» avec son partenaire de «Kad et O» Olivier Barroux, s'est dit sur RTL «très affecté, très choqué, très triste». Il se souvient d'un homme «d'une santé incroyable, d'une intelligence, brillant, extrêmement dynamique. Je crois qu'il nous aimait beaucoup, nous on l'aimait aussi vraiment beaucoup».
Côté politique, la ministre de la Culture Aurélie Filipetti a salué une personnalité «très attachante et très populaire», qui «avait marqué la télévision des années 90 et des années 2000».