Miptv: Quelles sont les émissions les plus relayées sur les réseaux sociaux?
CANNES•Les règles à appliquer pour devenir, comme «Bref», un champion de Facebook...Alice Coffin, à Cannes
De notre envoyée spéciale,
Facebook et Twitter, espaces de rêve pour commenter les émissions télé? Oui et non. D’abord parce que seuls 29% des programmes ont une page officielle, et quand il s’agit de Twitter, le chiffre tombe à 15%. A ce petit jeu là, les Allemands sont particulièrement kaput (2% de programmes avec Twitter) et les Mexicains peuvent en revanche attraper un bon sombrero (85% de leurs émissions sur le réseau qui gazouille). Ces quelques chiffres extraits de la nouvelle étude de l’agence de veille médiatique, The Wit, ont été présentés mardi à Cannes, dans le cadre du Mip TV (grand marché international des programmes télévisés).
Alors, oui, il reste du boulot aux chaînes pour connecter leurs shows, mais si The Wit a décidé, pour la première fois cette année, de lancer son baromètre des réseaux sociaux, c’est «parce qu’on constate de gros impacts» explique Virginia Mouseler co-fondatrice de l’agence. «Cela fait longtemps que nous proposons des études sur la télévision, et on s’est aperçu que l’audience télé n’était plus un critère suffisant. Par exemple, pour des annonceurs, il est intéressant de savoir quels programmes font le buzz, c’est clairement une valeur ajoutée». Alors, qui fait le buzz et pourquoi?
«Bref», vice-champion du monde de Facebook
«An outsdanding breakthrough for "Bref"!». Oui, cocorico, mardi au Palais des festivals, le programme de Canal+ a été qualifiée de «percée extraordinaire». Ses 2,2 millions de fans en font la deuxième nouvelle émission la plus commentée au monde. La première, c’est «Berlin nuit et jour», un docu réalité allemand sur les jeunes berlinois. Le secret pour arriver à un tel résultat? Virginia Mouseler a édicté trois règles.
D'abord, pour être populaire, il faut être drôle. C’est ainsi qu’on retrouve dans les mieux répertoriés des émissions sur Facebook un programme comme le «SAV des émissions» d'Omar et Fred. Ensuite, pour être populaire, il faut faire du «soap». Comprendre avoir un aspect feuilletonant. Ae petit jeu là, le «Berlin tag und nacht» (son titre allemand) est très fort puisqu’on suit ses héros jour et nuit. Enfin, pour être populaire, il faut être participatif. Ce qui explique le succès sur Facebook des émissions de télé réalité, qui requièrent la participation du public («American Idol», l'équivalent américain de la «Nouvelle Star», compte par exemple 8,5 millions de fans).
A noter que ces critères sont très différents pour Twitter. Sur Facebook, 75% des programmes commentés sont des fictions. Sur Twitter, 78% relèvent, au contraire, de la catégorie «non-fiction». «Sur Twitter, on est là pour le live, note Virginia Mouseler. Sur Facebook, les commentaires se font plus sur le long terme donc il faut un programme qui perdure».