Le petit canard avec un logo bleu
ANNIVERSAIRE Le 15 mars 2002, le premier numéro de « 20 Minutes » est distribué à ParisANNE KERLOC'H
C'est le conte d'un vilain petit canard, atypique, qui, après des débuts placés sous la loi implacable de Murphy – dite loi de l'emmerdement maximum –, finit par voguer tranquillement dans sa mare, entouré de millions de baigneurs (pardon, de lecteurs). Dès sa conception, 20 Minutes connaît, disons… des péripéties. Il est même fort mal barré puisqu'il manque ne pas naître. Prévu en 2001, son lancement est retardé par les attentats du 11 Septembre. L'équipe d'une vingtaine de personnes, réunie autour de Frédéric Filloux, directeur de la rédaction et de Francis Jaluzot, président est licenciée avant le numéro 1, puis réembauchée quelques semaines plus tard.
Nouveaux usages
Arrive le grand jour, le 15 mars 2002. En quelques semaines, le journal est accueilli chaleureusement. Par la CGT du livre, qui, inquiète devant ce titre gratuit, envahit les locaux le 26 mars 2002 et pratiquent une méthode fort moderne de distribution par épandage (sur le bitume, la moquette des locaux…). Par les confrères de la presse payante, qui saluent « l'info low-cost », enseignent que « quand on vous donne une chose pour rien, c'est qu'elle ne vaut rien ». Ou, au choix, que « le recours au papier journal ne suffit pas pour faire un quotidien d'information ».
C'était il y a dix ans. Depuis, 20 Minutes a grandi. De la poignée de personnes affinant le concept dans un bureau, le journal compte plus de 220 salariés, dont 120 cartes de presse. Le milieu de l'information a fini par lui reconnaître une place, voire parfois, des qualités. D'une distribution parisienne, il est passé à une diffusion dans 40 agglomérations, et est disponible à tous sur le Web. Dix ans à peine ont suffi pour voir émerger une nouvelle génération de presse, adaptée aux usages. Avant d'être un gratuit, 20 Minutes s'est surtout pensé comme un journal différent, cherchant à toucher une cible friande d'infos, mais peu consommatrice de presse quotidienne. Si vous avez ne serait-ce qu'entraperçu ce texte, vous en faite partie. Alors, merci (et on repart pour dix ans quand vous voulez).