« Des hommes de l'ombre » à la lumière d'observateurs
avis avisés Une série en six épisodes sur le pouvoir, ce soir sur France 2Anne Kerloc'h
Le pouvoir au verbe. Et à l'affiche, au tweet… Ce soir à 20 h 37 sur France 2, « Les hommes de l'ombre » met en scène un duel de communicants durant une présidentielle. Scénario cosigné par Dan Franck et un cadre de l'UMP, Régis Lefevbre, qui ont pu aussi compter sur les conseils « de bonnes fées, amis, relations qui travaillent dans la publicité, la com », note Jean-François Boyer (Tetra Media), coproducteur avec Macondo. Un résultat réaliste ? L'avis de Bastien Millot, ex-conseiller de l'UMP Jean-François Copé, consultant, auteur de Politiques pourquoi la com les tue ? (Flammarion) et de Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France.
Bastien Millot
« J'ai vu les six épisodes, j'ai aimé ! Au point que je n'arrête pas d'en parler autour de moi. La série retranscrit bien la réalité de ce métier qui a été le mien, la dureté d'une campagne… et la psychologie des personnages. Les doutes des politiques devant certaines méthodes proposées par les communicants, c'est très juste. Bien sûr, le trait est grossi pour favoriser le romanesque. La réalité est plus subtile que le cynisme total : il y a toujours plusieurs sons de cloche dans une équipe. Et le politique a le dernier mot. »
Jean-Paul Huchon
« On pense à Jacques Pilhan en voyant le personnage de Bruno Wolkowitch, aux gars d'Euro RSCG pour les jeunes loups de l'agence. Le sénateur centriste me fait aussi penser à des gens que j'ai connus. C'est assez réaliste, malheureusement, je dirais ! Après, la série zappe la gauche, ce qui en termes de sociologie d'un pays, n'est guère pertinent, et le personnage de Nathalie Baye n'est pas très crédible. En revanche, le grand méchant Premier ministre l'est. On voit bien un mec comme Hortefeux (rires). Surtout, il ne faut pas exagérer le poids de la com. S'il est indispensable de mettre au point une stratégie avec des hommes de communication durant une campagne, le politique prime : Jospin, Chirac, n'ont jamais été dirigés par la com.