Miss France 2012 sera-t-elle une miss engagée?
MÉDIAS•'est ce que pense Francis Huster, vice-président du jury du concours...Charlotte Pudlowski
Tandis que Geneviève de Fontenay se débat pour que Miss Nationale ne meure pas, le concours d’Endemol (le 3 décembre prochain à Brest) prospère, porté cette année par l’enthousiasme du vice-président de l’édition 2012, Francis Huster. Pour lui «cette Miss France c’est vraiment un tournant. Elle doit être la tête et les fesses», a-t-il expliqué lors de la présentation à la presse mardi. Miss France: chantre de la modernité?
«Je crois que jusqu’à aujourd’hui, Miss France se rapprochait du divertissement. En 2012, au moment où le monde peut exploser, elle doit être engagée. Je me fiche qu’elle soit de gauche ou de droite. Mais elle doit être prête à mettre la main dans la boue. Oui, elle sera belle comme Lady Di, comme Marilyn Monroe, mais elle doit pouvoir répondre sur un événement de politique internationale, à un journal en Turquie ou en Russie. Je crois que se cantonner à représenter l’élégance de la femme française, c’est dépassé. Je ne veux pas d’un bifteck dans le regard, je veux qu’elle ait la France dans les yeux». Rarement le prime-time de TF1 aura été porté par tant de lyrisme.
Francis Huster envisage donc, entre les défilés du concours, de demander aux candidates si elles sont à la hauteur de la tâche. «Nous pourrions très bien, avec Alain Delon [qui préside la compétition], leur demander si elles vont voter. Miss France est plus qu’un concours de beauté, c’est un emblème.» Quid, alors, des Miss France qui se sont succédé jusqu’alors? Certaines se sont engagées en politique par la suite. Elodie Gossuin, Miss France 2001 puis Miss Europe, avait en 2004 écumé les marchés de Picardie, pour entrer en politique comme colistière de Gilles de Robien (tête de liste UDF-UMP aux élections régionales).
Mais leur engagement a toujours été très limité pendant leur règne de miss. Laury Thilleman déclare elle-même aujourd'hui que si la politique l'intéresse beaucoup, elle se sent «trop jeune, trop inexpérimentée» pour y jouer un rôle. «C’était une autre époque, selon Francis Huster, qui semble croire à l’ouverture d’une ère nouvelle. Quel que soit le président ou la présidente qui sera élu en 2012, on va être obligé de recommencer un monde, de tout perdre et de tout rebâtir.»
La fin de la légèreté?
Mais que les téléspectateurs se rassurent, il ne faut pas «être faux-cul, concède l’acteur. Miss France ce sera toujours la fête, le champagne.» Et pour cela, le producteur Frédéric Gilbert a concocté une nouvelle édition sur le thème des «héroïnes». Scarlett O’Hara, Sissi l’Impératrice (celle de Romy Schneider) ou Lara Croft: les miss défileront sur scène en crinolines, robes fourreau et petits shorts. En phase avec la nouvelle édition intello et engagée?
«Choisir de grandes intellectuelles, en tailleurs, ça aurait été moins visuel. On fait de la télévision, il faut que ce soit spectaculaire, précise Frédéric Gilbert. Là, nous sommes dans l’ultra-féminin: le glamour, le romantisme.» L’édition de décembre a aussi rajouté une nouveauté: un défilé supplémentaire en maillot de bain pour les cinq finalistes. La tête et les jambes, on a dit. Pourquoi délaisser le reste?