Avant de devenir Dominique de Villepin dans La Conquête, film à venir sur l'ascension de Nicolas Sarkozy, Samuel Labarthe joue Jacques Chirac dans Mort d'un président, sur la fin de Georges Pompidou, ce soir à 20h35 sur France  3.

Jouer un homme politique, c'est un rôle spécifique?

Oui, d'autant que j'ai tourné les deux films au même moment. Pas facile d'être Chirac et Villepin en même temps. Passer de l'un à l'autre, c'est le grand écart, avec le risque de se tromper dans les intonations de voix. Mais passé l'appréhension, quelle jubilation d'incarner ces deux hommes de pouvoir!

Avez-vous ressenti une pression particulière?

Pour Chirac, l'époque du téléfilm Mort d'un président, 1973, fait qu'il y a prescription. Pour Villepin, le film est plus engagé et les dialogues sont d'une brutalité! Xavier Durringer, réalisateur de La Conquête, affirme pourtant qu'on est bien en dessous de la réalité…

Et comment coller à la réalité?

On a peur de trahir. Alors on enquête. J'ai profité d'un tournage au Quai d'Orsay déguisé en Chirac… pour interroger le personnel de la maison sur Villepin! On relit la presse, on consulte l'INA, on regarde «Les Guignols de l'info» pour coller à l'image que le public a d'eux. Si on imite trop, on tombe dans la caricature. Si on n'imite pas assez, on n'est pas crédible.

Chirac et Villepin, les avez-vous rencontrés?

Non. Villepin, j'aurais bien aimé, mais il fallait rester discret. Cela tombe bien, car je ne pense pas qu'il apprécie beaucoup le personnage que je lui ai préparé.