TELEVISIONUne «Maison Close» qui rouvre le débat

Une «Maison Close» qui rouvre le débat

TELEVISIONCanal+ lance lundi soir à 20h50 sa nouvelle série française événement en costume...
Anne Kerloc'h

Anne Kerloc'h

Costumée, mais contemporaine sous son corset. «Maison Close» (8 x 52 minutes) ce soir sur Canal+ va certainement relancer le débat sur la réouverture desdites maisons.

Même les non-abonnés de la chaîne auront aperçu cette série qui sonde les salons et les âmes dans un bordel de luxe du XIXe, grâce à sa campagne de pub, comparable à celle que la chaîne avait déployée pour le film Carlos (plusieurs millions d'euros).

Affiches 4x3 «Les hommes rêvent d'y entrer, elles se battent pour s'en sortir», site dédié où le visiteur, enfermé virtuellement, doit trouver le moyen de s'échapper… Le mouvement du Nid, pour l'abolition de la prostitution, s'en est déjà ému.

Crinolines et cages de soie

«Nous n'avons pas fait cette fiction pour nourrir le débat, mais pour sortir la série en costume des conventions, du compassé, nuance Fabrice de La Patellière, directeur de la fiction de Canal+. Après, d'un siècle à l'autre, on retrouve des situations d'esclavage et d'avilissement, d'où l'écho que peut avoir la série aujourd'hui.»

Véra, la courtisane, Rose, la jeune fille prostituée de force, Hortense, la «macasse» (maquerelle), «le vrai sujet, ce sont des femmes qui tentent d'exister dans un monde régi par les hommes», déclare Mabrouk El Mechri, le réalisateur.

Bande-son rock

Et si la résonance est actuelle, c'est sans doute que la série a été passée au traitement fraîcheur qui remonte les siècles. Avec des costumes stylisés sous forme de «cages» enfermant de leurs soieries impitoyables les filles.

Ou cette bande-son rock… «traitée en élément du décor, comme si la maison était une boîte de nuit», lance Mabrouk El-Mechri. Et que les soirées se passaient au son de The Troogs ou Micky Green.