Jérôme Bourreau-Guggenheim, le cadre de TF1 licencié pour avoir critiqué la loi Hadopi, affûte ses armes. Il a déposé une plainte lundi contre la chaîne privée pour «discrimination en raison des opinions politiques», selon «Libération». Une information confirmée mardi par le cabinet d'avocats Galion.

La «faute» de Jérôme Bourreau-Guggenheim, selon TF1? Avoir écrit en février à sa députée Françoise de Panafieu (UMP) pour dénoncer le projet de loi Hadopi, à l'époque en discussion à l'Assemblée. «Une prise de position» que la première chaîne a considéré comme un «acte d’opposition à la stratégie du groupe TF1 dont l’adoption de ce projet de loi est un enjeu fort», d'après les explications de l’entreprise.

Quelques semaines plus tard, le cadre avait été convoqué par un responsable de la chaîne qui lui avait fait alors comprendre qu'il serait sanctionné en raison de son opposition à ce projet. En avril, la lettre de licenciement est arrivée chez lui.

Naïf?

Lors de l’entretien préalable à son licenciement avec son employeur, Jérôme Bourreau-Guggenheim s'était rendu compte que le mail envoyé à Françoise de Panafieu avait été transféré au ministère de la Culture qui l'avait ensuite transmis à la direction de TF1. D’après «Libération», cet entretien a été spécial, puisque le patron de Bourreau lui a demandé: «Est-ce que tu es naïf ou tu l’as fait exprès?». Depuis, le salarié licencié a engagé une action aux prud'hommes.

A la suite de cette affaire, la ministre de la Culture Christine Albanel avait suspendu temporairement le collaborateur qui avait transmis à TF1 l'email de M. Bourreau-Guggenheim.

Quant à Christine Albanel, elle a été priée de laisser sa place à Frédéric Mitterrand. Toujours selon «Libé», cette affaire n’est peut-être pas pour rien dans son éjection.