DÉCÈSVIDEO. Mort de Pierre Bergé. De «Tétu» au «Monde», un patron véhément

VIDEO. Mort de Pierre Bergé. De «Têtu» au «Monde», un patron de presse véhément

DÉCÈSAvant de devenir président du conseil de surveillance du «Monde», Pierre Bergé avait investi une partie de sa fortune dans les médias dès 1987…
Pierre Bergé en 2009
Pierre Bergé en 2009 - BALTEL/SIPA
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Le décès de Pierre Bergé, ce vendredi 8 septembre 2017, va avoir un fort impact dans le monde de la presse. L’homme d’affaires était actionnaire majoritaire du Monde depuis juin 2010 en compagnie de Xavier Niel et Matthieu Pigasse. Le groupe La Vie - Le Monde édite, outre le quotidien de référence, Courrier International et Télérama.

Avant d’investir dans Le Monde, Pierre Bergé s’était, dès 1987, intéressé aux médias. En 1987, il avait créé le magazine Globe pour soutenir François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1988. En 1990, il avait cofondé Courrier international.

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Soutien des médias LGBT

Militant de la cause homosexuelle, il a créé en 1995, puis financé jusqu’en 2013, le magazine gay Têtu et fut l’un des actionnaires principaux de la chaîne payante LGBT, Pink TV. Il s’était, ces dernières années, retiré de ces deux médias pour se consacrer au groupe Le Monde.

En juin 2010, son association avec Xavier Niel, PDG de Free, et le banquier d’affaires Matthieu Pigasse, pour le rachat d’une majorité des parts du capital du Monde avait fait grand bruit. Les rapports entre les rédactions du groupe, notamment celle du Monde, et Pierre Bergé auront été plusieurs fois tendues.

Une charte d’éthique et de déontologie

Président du conseil de surveillance du Monde SA et de la Société éditrice du Monde depuis le 15 décembre 2010, Pierre Bergé avait fait voter une augmentation du capital permettant le contrôle total du groupe sans l’aval des salariés actionnaires, dont les journalistes.

Pour compenser la disparition de cette particularité historique du Monde, Pierre Bergé avait fait adopté une charte d’éthique et de déontologie stipulant que les actionnaires garantissaient l’indépendance et la liberté des rédactions et ne se mêleraient pas de la ligne éditoriale.

Cela n’a pas empêché Pierre Bergéde se plaindre à plusieurs reprises de certains articles du Monde. L’homme d’affaires lettré concentrait l’essentiel de ses attaques, et insultes, contre Le Monde des Livres. Il avait aussi écrit au directeur du Monde, Erik Izraelewicz, pour violemment critiquer un article sur François Mitterrand, en mars 2011. « Payer sans avoir de pouvoirs est une drôle de formule à laquelle j’aurais dû réfléchir, écrivait-il alors. Les journalistes du Monde ne sont pas libres, mais prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de compte et de leur mauvaise foi. »