VIDEO. Les journalistes bientôt «persona non grata» à l'Elysée?
PRESSE•Le bureau de presse et ses correspondants vont devoir déménager hors du Palais de l’Elysée, un peu plus loin du cœur du pouvoir…V. J.
Fini l’état de grâce entre le président et les journalistes ? Après le choix des journalistes pour l’accompagner en déplacements et la fin de l’interview télévisée du 14 juillet, Emmanuel Macron réfléchit à chasser les journalistes hors du palais de l’Elysée. Comme le révèle L’Express dans son édition de mercredi, le bureau de presse de la présidence de la République, situé au rez-de-chaussée de l’Elysée, va bientôt déménager, et avec lui ses six correspondants permanents, des agences de presse AFP, Reuters et AP.
Un accès illimité à l’Elysée ?
Officiellement, la pièce serait trop petite. Mais pour la conseillère presse d’Emmanuel Macron, Sibeth Ndiaye, ce n’est aussi « pas normal que ces journalistes aient un accès illimité à l’Elysée, à 7 heures du matin comme à 23 heures ». Si vous avez l’image d’un journaliste avec son calepin, l’oreille collée à la chambre du président, c’est l’effet recherché. En fait, ils n’ont accès qu’au bureau de presse, qui est situé dans l’aile ouest et qui donne sur la cour de l' Elysée - et donc ses visiteurs. Il devrait, selon l’option choisie, se retrouver à l’hôtel de Marigny ou dans un bâtiment rue de l’Elysée, deux propriétés de l’Etat.
Dans la « west wing »
Du côté de l’AFP, on ne veut pas commenter l’information, pas pour l’instant, tout en rappelant que ce bureau de presse est bien le bureau où les journalistes se rendent tous les jours pour travailler. Et ce depuis des décennies, depuis le général de Gaulle. L’aile ouest abritait encore des garages et a été réaménagée en bureaux. A la Maison Blanche aussi, le bureau de presse, ou White House Press Corps, se situe également dans la west wing, au premier étage, à côté de la célèbre salle de conférence, renommée en 2000 la « James S. Brady Press Briefing Room » en l’honneur du conseiller blessé lors de la tentative d’assassinat sur Ronald Reagan en 1981. Elle peut accueillir 49 reporters.
Bureau vacant
Sa création remonte au début du 19ème siècle, et se serait faite de manière officieuse, au fur et à mesure, même si une légende urbaine veut que le président Roosevelt ait surpris un groupe de journalistes en quête d’infos sous la pluie et les ait invités à l’intérieur. Les correspondants de l’Elysée seront, eux, à l’extérieur, mais avec un toit sur la tête. Quant au bureau laissé vacant à l’Elysée, il pourra toujours servir au futur média que veut constituer La République en marche. Tant qu’à faire.