«Le Parisien» dément avoir été piégé par «Nordpresse»

Soutien de Valls à Macron: «Le Parisien» dément avoir été piégé par «Nordpresse»

MEDIASLe site parodique belge affirme que « Le Parisien » a été victime d’un de ses canulars mais rien n’est moins sûr…
Fabien Randanne

Fabien Randanne

Lundi soir, Le Parisien publie un article signé Nathalie Schuck affirmant que Manuel Valls s’apprête à appeler à voter pour Emmanuel Macron. La journaliste s’appuie sur des « sources concordantes » et cite un ex-pilier de la campagne de l’ancien Premier ministre à la primaire de la gauche assurant qu’« il parlera avant le 23 avril [date du premier tour de la présidentielle] ».

Peu après la mise en ligne du papier, Carlos da Silva, bras droit de Manuel Valls dément cette information tout en précisant qu’une réunion est bien prévue ce mardi. Celle-ci se tiendra à huis clos à l’Assemblée nationale avec ses proches divisés sur la question d’un éventuel soutien à Emmanuel Macron.

Peu après minuit, Nordpresse un site belge souvent comparé au site parodique Le Gorafi s’exprime sur Facebook : « Coucou les journalistes du Parisien. On a réussi à vous piéger sur le soutien de Valls à Macron avec de faux e-mails. Beau travail de journalistes. Bisous. »



Etienne Baldit, journaliste politique duLab d’Europe 1 demande dans la foulée des preuves de ce canular. Ce à quoi le compte Nordpresse répond sur Twitter : « Suis dans un bus aux USA avec 1 % de batterie. Article sera posté ce soir heure USA. »

Contacté par 20 Minutes, Vincent Flibustier – il s’agit d’un pseudonyme – le créateur de Nordpresse, se trouverait effectivement en Amérique du Nord actuellement. « Je n’ai plus accès à mon PC avec les mails ici vu qu’ils ont été envoyés de deux adresses bidons », avance-t-il. Il raconte qu’il a adressé au Parisien deux e-mails avec des adresses de proches de Manuel Valls dont il aurait modifié légèrement les noms, « histoire de ne pas vraiment faire de l’usurpation d’identité ». « Les mails datent de quinze jours, maintenant, je ne pige pas trop d’où ça sort. J’imagine qu’après ils [les journalistes du Parisien] ont commencé à appeler tous les soutiens pour savoir et que l’un d’eux a fait de l’affabulation… », suggère Vincent Flibustier.

Il n’empêche, ce mardi, aucun article prouvant que le site belge a effectivement piégé Le Parisien et comment il s’y serait pris n’a encore été mis en ligne. Et aucune preuve matérielle concrète n’a été présentée.

« Suis dans un bus aux usa avec 1 % de batterie. Article sera posté ce soir heure usa @EtienneBaldit pic.twitter.com/VAcXFZYOr5 — Nordpresse (@Nordpresse) 14 mars 2017 »

« Le Parisien » maintient toutes ses informations

Frédéric Vezard, le directeur des rédactions du Parisien et Aujourd’hui en France assure ce mardi matin que le quotidien « maintient l’intégralité des informations parues » et souligne que l’article « est le fruit d’une enquête de Nathalie Schuck auprès de sources recoupées » et qu'« aucun mail n’est à l’origine » de ce papier. Autrement dit, même s'ils existent, les éventuels faux courriels adressés par Vincent Flibustier n'auraient à aucun moment été pris en compte.

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Muriel Pleynet, rédactrice en chef du service politique du journal confirme : « Soyons clairs, les journalistes du service politique du Parisien ne reprennent pas les infos d’un site parodique. »

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En résumé : rien ne permet pour le moment d’affirmer que Nordpresse a réellement tendu un piège au Parisien. Il n’empêche, de nombreux followers et abonnés du site parodique belge croient désormais qu’il y a bel et bien eu un canular. Le mal est fait.