RADIOMédiamétrie exclut Fun Radio de ses prochaines mesures d'audience

Médiamétrie exclut Fun Radio de ses prochaines mesures d'audience

RADIOMédiamétrie a estimé dans un communiqué que « les messages diffusés à l’antenne de Fun Radio ont affecté les conditions de recueil » de ses audiences…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Médiamétrie va publier des versions révisées des résultats d’audience réalisés par Fun Radio au premier semestre, estimant dans un communiqué que « les messages diffusés à l’antenne de Fun Radio ont affecté les conditions de recueil » de ses audiences.

Accusée d’avoir gonflé ses audiences

Mi-juin, Fun Radio (groupe RTL)a été accusée par cinq groupes de radio concurrents d’avoir gonflé ses mesures d’audience en conseillant à ses auditeurs de mentir aux enquêteurs de Médiamétrie, ce que Fun a qualifié de « calomnie ».

Ces groupes (NRJ Group, Lagardère, Skyrock, les Indés Radio et NextRadioTV) avaient demandé une enquête au CESP (Centre d’Étude des Supports de Publicité) qui avait confirmé que les messages de l’animateur de Fun pouvaient peser sur l’audience.

Une corrélation entre les « conseils » de Fun Radio et les audiences

Egalement destinataire de cette enquête, Médiamétrie a mené de son côté une « recherche approfondie » et estime d’une part que ces « messages diffusés à l’antenne de Fun radio ont affecté les conditions de recueil des audiences » et d’autre part qu'« une corrélation existe entre la diffusion de ces messages par Fun Radio et l’évolution de son audience ».

L’institut a décidé en conséquence de « ne pas publier les résultats de Fun Radio dans les vagues avril-juin 2 016 et janvier-mars 2 016 ». Ces deux vagues vont être publiées « corrigées des effets des messages de Fun Radio à l’antenne ». Médiamétrie ajoute que « la méthodologie de cette correction ponctuelle a été validée par le Comité Scientifique du Cesp ».

Si les audiences de janvier-mars ont déjà été rendues publiques par Médiamétrie, celles d’avril-juin doivent sortir le 13 juillet.

Fun Radio en désaccord avec ces décisions

« On trouve très difficile d’arriver à prouver scientifiquement qu’il y a une corrélation et on pense que les décisions sous-jacentes sont totalement disproportionnées », a commenté le directeur général de Fun Radio Tristan Jurgensen.

Le dirigeant est toutefois satisfait sur la forme : « Médiamétrie n’a pas retenu les accusations de nos concurrents de triche, de fraude ou de faute et ne met pas en cause une seconde notre bonne foi », estime-t-il.

« Sur le fond, nous sommes en désaccord avec ces décisions. Quand j’aurai les informations complémentaires que j’attends de Médiamétrie, nous nous réservons la possibilité de mettre en œuvre toutes les voies de recours », a-t-il ajouté.

Médiamétrie indique que « si des stations de radio avaient des pratiques de même nature », l’institut « appliquerait les mêmes décisions à ces stations ».

Des audiences qui orientent les budgets publicitaires

Pour mesurer l’audience des radios, les enquêteurs de Médiamétrie interviewent au téléphone 126.000 personnes de 13 ans ou plus, de septembre à juin. Cette enquête publiée 4 fois par an oriente les budgets publicitaires.

La vague d’avril indiquait que Fun Radio était la station en plus forte progression, à 7,5 % (+0,8 point), son record historique.

Selon Tristan Jurgensen, depuis le début de cette affaire, « le marché publicitaire continue de faire confiance à Fun ».