METROPOLISAttention, les bancs publics prennent la parole

Attention, les bancs publics prennent la parole

METROPOLISS'asseoir sur un banc pour écouter des histoires dans certains jardins de la capitale. C'est possible...
Stéphane Leblanc

Stéphane Leblanc

On n’irait pas se balader ? Et profiter de ce dimanche pour tester l’application mobile Sur les bancs que viennent de lancer France Culture et Gédéon Programmes : quinze fictions sonores en réalité augmentée à écouter sur autant de bancs publics, faciles à géolocaliser sur son smartphone. Une fois l’appli téléchargée, il suffit de scanner le QR code et le tour est joué. « Viens, viens, assieds-toi, écoute, écoute ce qu’ils se disent », sûssure une voix. Et des personnages prennent vie.

Ici, c’est un artiste bien résolu à faire du banc où il est assis une œuvre d’art (Instal de Tarik Noui). Là une jeune romancière tout heureuse qu’un écrivain célèbre la reconnaisse (Angkor de Fanny Chiarello). Les récits sont courts, vifs, ironiques. « On a limité les textes à sept ou huit minutes, prévient le producteur de France Culture Thomas Baumgartner, directeur éditorial du projet. On voulait éviter que l’auditeur puisse être perturbé avant la fin de l’histoire. »

Le son des graviers

Les auteurs sont pour la plupart des écrivains, même si le cinéaste Sébastien Betbeder (Kepler 452B au Parc Montsouris) et l’auteur de BD Lewis Trondheim (L’Oiseau de proie au Luxembourg) se sont glissés parmi eux. Si leurs histoires se déroulent toutes dans un parc, certaines ont été écrites pour un banc en particulier… Mais plus que les histoires, ce qui frappe d’emblée, c’est la qualité sonore des enregistrements : immersif et tellement réaliste que l’on ne distingue plus si les chants d’oiseaux ou si les foulées des joggeurs sur le gravier viennent de l’appli ou du monde alentour. Pour injecter de « l’illusion sonore » dans la réalité, comme dit Thomas Baumgartner, il fallait que « cette technologie du son 3D soit au point et bien maîtrisée ». Le résultat est bluffant.

Une expérience appelée à s’étendre

Pour l’instant, seuls quinze bancs disséminés dans quatre parcs et jardins parisiens sont concernés par une expérience certes balbutiante, mais appelée à s’étendre et à prendre de l’ampleur. « On pourrait imaginer des histoires à suivre ou qui se répondent d’un banc à l’autre », suggère Thomas Baumgartner. « On pourrait aussi la développer dans d’autres villes, ou sous une forme plus documentaire », renchérit Laurence Corre, de la société de production Gédéon Programmes. Le lancement de l’application au square des Epinettes, samedi pendant la Nuit Blanche, a attisé « la curiosité des ados pour son côté techno », mais aussi celle des enfants, « qui adorent les histoires, mêmes si celles-ci ne leurs sont pas réservées ».

Dix des quinze premières histoires produites vont s’échapper des parcs et jardins pour être diffusées dès ce lundi et jusqu’au 16 octobre sur France Culture, à 11h50 dans La Vie Moderne. A écouter si possible au casque : imaginez-vous sur un banc public, des joggueurs et des oiseaux autour de vous…