La journée de mercredi s'annonce rude pour le PDG de Radio France, Mathieu Gallet, qui doit présenter un plan prévoyant quelque 300 suppressions d'emplois à des salariés plus que jamais mobilisés, après avoir été mis sur le grill par les députés de la commission des Affaires culturelles.

Les syndicats veulent un médiateur

La grève la plus longue de l'histoire du groupe, reconduite la veille à l'unanimité à main levée par plus de 500 salariés en assemblée générale, est entrée mercredi dans sa 21e journée. Les syndicats, qui réclament la nomination d'un médiateur, ont demandé, dans une lettre ouverte, à la ministre de la Culture Fleur Pellerin de jouer ce rôle.

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Pour sa part, le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, a estimé nécessaire le départ de Mathieu Gallet. Son départ «n'est pas la seule solution», mais «on est arrivé à un point de non retour» dans ce conflit, a-t-il affirmé.

Manifestation de salariés de radio France, devant le ministère de la Culture, le 8 avril 2015, à Paris. - ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Le plan stratégique, que le PDG de Radio France doit présenter en fin de matinée devant un Comité central d'entreprise extraordinaire, vise à assainir les comptes du groupe (4.600 salariés), en déficit de 21,3 millions d'euros cette année. Un redressement financier qui passe par des réductions d'effectifs, l'arrêt des ondes longues et moyennes, la création de webradios et une refonte de France Musique, selon le plan dont l'AFP a obtenu copie.

Un plan de départs volontaires

Mathieu Gallet prévoit «une réduction nette d'effectifs de 250 à 330 équivalents temps plein», à travers 300 à 380 départs volontaires, dans tous les secteurs d'activités, privilégiant des salariés âgés. Départs en partie compensés par la création de 50 postes dans de nouveaux métiers. Impact : une réduction de «18 à 24 millions d'euros» de la masse salariale. Il propose aussi de mettre fin aux émissions en ondes longues et ondes moyennes. Economie visée : 16 millions d'euros.

Lors d'une assemblée générale mardi, les syndicats ont exprimé leur défiance vis-à-vis des projets du PDG. Estimant qu'ils n'ont «plus d'interlocuteur», ils se sont tournés vers Fleur Pellerin. «Nous vous demandons d'intervenir en tant que médiatrice, dans une situation où vous avez commencé à vous engager», ont-ils écrit dans leur lettre ouverte. «Nous avons noté que le seul véritable progrès dans la négociation est lié à votre intervention».

Avant d'affronter les syndicats, Mathieu Gallet sera auditionné mercredi matin par la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée dont le président Patrick Bloche (PS) a reçu la semaine dernière, comme d'autres députés, l'intersyndicale de Radio France.