«Plugged»: Un nouveau magazine masculin a rejoint les kiosques
MEDIAS•Le mensuel sur le rock indépendant lancé en 2011 a été entièrement repensé. Il se présente désormais comme un masculin destiné aux trentenaires…Anaëlle Grondin
Le dernier numéro de Plugged a certainement dérouté ses habitués. Initialement dédié au rock «indé», le magazine s’est totalement transformé pour devenir un masculin «branché» dédié à l’actualité et au «lifestyle» destiné aux trentenaires. Au sommaire de cette nouvelle formule tirée à 100.000 exemplaires, 150 pages divisées en quatre rubriques: «Music» (décryptage de la scène musicale), «Screen» (films et séries à découvrir), «Toys» (les gadgets tendance) et «Style» (mode, accessoire, voyage, etc.).
La couverture est consacrée à l’acteur Joaquin Phoenix, que l’équipe est parvenue à interviewer (en quelques pages seulement, dommage). Le numéro 1 propose aussi des confidences de la comédienne Ana Girardot, une entrevue avec le célèbre DJ Mark Ronson ou encore une petite enquête sur «La face cachée de David Bowie». Yann Crabé, le fondateur de Plugged, dit miser «sur la nouveauté et le flair» de son équipe pour «dénicher les talents et les produits qui feront le buzz demain». «Ma source d’inspiration est anglo-saxonne. Il s’agit principalement du magazine Esquire [mensuel américain pour hommes, célèbre pour avoir publié entre autres Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald]», ajoute Yann Crabé. La concurrence déjà installée, comme GQ ou Lui, ne l’inquiète pas. «Des masculins qui touchent tous ces secteurs comme nous, avec ce côté avant-gardiste, j’en connais peu», assure-t-il.
«On a encore envie de prendre le temps de se plonger dans l’actualité»
Comme Franck Annese (So Press), qui lance le newsmag Society ce vendredi, parier sur un magazine papier en 2015 n’impressionne pas Yann Crabé plus que cela. Certes, la formule rock «indé» initiale de Plugged commençait à voir ses ventes dangereusement décliner, comme la plupart des titres de la presse musicale. Mais il est persuadé qu’en «traitant les principaux sujets qu’aiment les trentenaires», avec une nouvelle maquette et de nouveaux «univers», le magazine va trouver son public. «Inévitablement, la part du web et du numérique est importante, mais je pense qu’on a encore envie de se poser avec un café, une musique de fond et prendre le temps de se plonger dans l’actualité pour savoir quelles sont les nouveautés», commente le directeur de la publication, qui espère cette année conquérir entre 4.000 et 6.000 abonnés. «A partir du moment où on ose, on trouve sa place.»