Que racontent les journaux lycéens?
MEDIAS JEUNES•Une Fabuleuse histoire des journaux lycéens retrace quarante ans de presse étudiante…Alice Coffin
Plus fort encore que l’inventivité des coiffeurs à trouver des noms ultra-originaux et foufous pour leurs salons (ABC d’HAIR, La Raie Création, ou Addictif), celle des lycéens pour trouver les titres de leurs journaux.
«Mots de rêves et d’engagements»
C’est l’une des découvertes de La Fabuleuse histoire des journaux lycéens parue aux Editions Les Arènes sous la coordination de l’historienne Ludivine Bantigny. Rom’ue Méninge, Le Mille Feuilles ou Cause Toujours par exemple sont quelques des titres cités et mis en avant dans les 300 pages de cet ouvrage illustré qui retrace l’histoire des journaux lycéens depuis 1968. Le but, explique Ludivine Bantingny en Préface, était de se passer d’ «experts patenté ou d’observateurs avisés qui examinent les jeunes à la loupe» et de leur laisser plutôt «leurs mots, mots d’amour ou de révolte, mots de rêves et d’engagements». Pour l’auteure, si la presse lycéenne se développe à partir des années 60, c’est justement parce que «des journaux sont spécialement consacrés aux jeunes», de «Salut les copains en 1962 jusqu’à StarAc Mag ou Fan2 en passant par OK Podium et Like It!». Les lycéens s’inspirant aussi de titres ne leur étant pas spécifiquement destinés «tels Pilote, Hara Kiri ou Charlie Hebdo»
Le numérique ne tue pas le journal lycéen
Les dizaines d’extraits de textes de ces journaux révèlent des préoccupations sentimentales, sociétales, et pour beaucoup politiques. Même si «à compter des années 80, la force de la contestation parait s’estomper quelque peu. Les années plus récentes et l'émergence du numérique constituent selon Pascal Famery responsable de la presse lycéenne au CLEMI «un enjeu majeur mais aussi un levier considérable en fabeur de l'éducation aux médias et à la citoyenneté». La passsion pour les titres à jeux de mots n'est en tout cas pas perdue. Disposer d'une page Facebook n'empêche pas le lycée Michelet de Marseille d'avoir un journal intitulé Le Fruit des Fendus.