Lancement réussi pour la revue lesbienne «Well Well Well»
MEDIAS•Lancée dans quelques librairies, la nouvelle revue lesbienne semestrielle «Well well well» est disponible sur commande à partir de ce mardi sur Internet…Annabelle Laurent
En kiosque, les gays ont Têtu depuis près de vingt ans. Les lesbiennes, pas grand-chose… Combler ce manque? «Joli objectif, mais c’est le début des ennuis», écrit dans l’édito du premier numéro Marie Kirschen, la rédactrice en chef. Car comment «s’adresser à toutes ces femmes d’horizons si différents qui n’ont en commun qu’une orientation sexuelle», et une présence très rare dans les médias?
Lancé vendredi 12 septembre, Well Well Well a donc opté pour un menu dense -128 pages- et varié: un texte de Virginie Despentes, une interview fleuve de Céline Sciamma (Tomboy), un dossier d'actu fourni sur «Le temps des regrets» post-Mariage pour tous, un reportage sur les clubs de foot féminins, des témoignages sur la vie des lesbiennes des années 1950, de nombreuses interviews d’artistes, la bédéiste Alison Bechdel, la porn star Jiz Lee… Une orientation très culture, le tout avec un design épuré et la touche haute de gamme propre au mook (mi-magazine, mi-book).
Bénévolement, «le soir et le week-end»
Pour l’instant, les «ennuis» sont oubliés et les lectrices au rendez-vous. «On est agréablement surprises, la demande est plus importante que ce qu’on pensait, se réjouit Marie Kirschen. A chaque fois nos espérances sont dépassées». Au moment de l’appel à financement sur Ulule d’abord, où les 10.000 euros demandés étaient atteints (et dépassés) en 15 jours grâce à 427 contributeurs, remerciés au sein de ce premier numéro. A la soirée de lancement, ensuite, où le bar a dû fermer face à l'affluence, «avec pas mal de ventes le soir même et des gens hyper emballés», et, depuis, dans les six librairies parisiennes «où il a déjà fallu faire du réassort».
Un succès qui reste très restreint - le tirage est de 3.000 exemplaires, la revue est auto-distribuée - mais encourageant pour la suite, pour un magazine qui ne compte pas sur la pub. «Les ventes serviront à financer le second numéro», sur lequel réfléchit déjà le «noyau dur» de 11 journalistes, qui exercent leur activité en parallèle. Au total, 36 personnes ont travaillé bénévolement pour le premier numéro, «le soir et le week-end». «On avait envie que l’objet existe». Il est là, et désormais accessible à tous, depuis ce mardi: la boutique en ligne vient d’être lancée.
Well Well Well, disponible en librairies parisiennes (une à Nantes, bientôt à Lille) et sur commande ici. 15 euros.