MEDIASNatalie Nougayrède démissionne de son poste de directrice du «Monde»

Natalie Nougayrède démissionne de son poste de directrice du «Monde»

MEDIASElle explique n'avoir «plus les moyens d'assurer en toute plénitude et sérénité» ses fonctions....
Annabelle Laurent

A.L. avec AFP

Natalie Nougayrède a annoncé mercredi, dans un texte envoyé à l'AFP, qu'elle quittait son poste de directrice du Monde, comme conséquence du bras de fer qui l'opposait à sa rédaction.

Des «attaques directes et personnelles»

Elle explique n'avoir «plus les moyens d'assurer en toute plénitude et sérénité» ses fonctions. «La volonté de certains membres du Monde de réduire drastiquement les prérogatives du directeur du journal est pour moi incompatible avec la poursuite de ma mission». «Les attaques directes et personnelles à l'encontre de la direction et de mon action m'empêchent de mettre en œuvre le plan de transformation que j'ai soumis aux actionnaires et qui nécessite un accord large des rédactions, dans l'intérêt supérieur du journal», poursuit Natalie Nougayrède.

La Société des rédacteurs du Monde devait rencontrer les actionnaires ce mercredi à 15h, et un directeur intérimaire devrait être rapidement choisi, comme le prévoient les statuts du journal.

Les démissions de rédacteurs en chef

La majorité de la rédaction en chef du Monde a démissionné de ses fonctions le 6 mai dernier pour protester contre «l'absence de confiance» de la direction en plein conflit sur la réorganisation de la rédaction. Le 9 mai, c'était au tour des deux adjoints de la directrice, Vincent Giret et Michel Guerrin, de quitter leurs fonctions.

Nathalie Nougayrède, 46 ans, était devenue en mars 2013 la première femme à diriger le quotidien. Mais les journalistes lui reprochaient un mode de gestion «solitaire», l'accusant «de n'écouter personne».

Un plan de mobilité a amorcé la contestation

Le mouvement de contestation avait été déclenché par l'annonce en février d'un plan de mobilité prévoyant le passage sur la rédaction numérique d'une cinquantaine de postes.

La crise au sein du quotidien a poussé Louis Dreyfus, le président du directoire, à ralentir la cadence des réformes. Il a annoncé que le plan de mobilité serait prolongé jusqu'à fin septembre au lieu de fin juin. Il a reprécisé les réformes éditoriales en cours : la nouvelle formule papier prévue pour juin est repoussée à la fin septembre et devra s'articuler avec une éventuelle édition du matin pour mobiles.