VIDEO. Anne Sinclair parle pour la première fois de l'affaire du Sofitel
MEDIAS•La journaliste s'est livré mardi soir dans «Un jour, un destin» et n'a pas épargné DSK...D.B. avec AFP
Une interview vérité trois après l'affaire du Sofitel de New York. Anne Sinclair a pour la première fois raconté dans l'émission «Un jour, un destin» mardi soir sur France 2, comment elle a vécu l'accusation de viol contre son ex-mari Dominique Strauss-Kahn.
L'ancien directeur du Fonds monétaire international, alors favori pour représenter le Parti socialiste à l'élection présidentielle française avait été accusé d'avoir violé une femme de chambre guinéenne, Nafissatou Diallo, dans sa suite de l'hôtel Sofitel à New York. Quatre jours plus tard, le 18 mai 2011, DSK démissionnait. Il a ensuite été poursuivi pour proxénétisme dans l'affaire du Carlton de Lille.
«Un moment de cauchemar»
A propos de l'accusation de viol, l'opinion d'Anne Sinclair ne varie pas: « Je n'y ai pas cru, je ne le crois pas et je sais que ce n'est pas le cas ». La journaliste, 65 ans, actuellement directrice éditoriale du Huffington Post français est restée à ses côtés tout au long de cette affaire, qui a été définitivement close fin 2012 par un accord financier confidentiel entre l'ancien ministre socialiste et l'employée du Sofitel. Anne Sinclair s'est séparée de DSK au printemps 2012.
Quand il est arrêté, « c'est tomber du haut de l'Olympe pour se retrouver dans un cul de basse-fosse, c'est un destin incroyable », se rappelle-t-elle.«Voir l'homme avec qui l'on vit avoir des fers aux pieds dans sa prison (...), ensuite on était enfermés dans une résidence avec deux cents journalistes qui nous traquaient », confie encore Anne Sinclair.
« Tout a été violent, y compris les réactions de la presse. Il y a eu 150.000 Une de journaux dans le monde sur le sujet. Il y a beaucoup de journalistes qui m'ont étonnée par leur impudeur, leur façon de se délecter de commentaires psychologiques, de détails scabreux ».
«Pas à la hauteur»
« Le comportement que Dominique a pu avoir alors qu'il était à la veille d'une élection, je pense que c'était infantile, pas à la hauteur ni de l'homme que je croyais qu'il était ni du destin qu'il ambitionnait », poursuit-elle.
Interrogée sur l'éventualité d'un « complot », elle conclut : « il n'y a pas eu de complot, je pense qu'il y a eu une volonté d'amplifier beaucoup les choses auprès des autorités new-yorkaises. Je pense que les autorités françaises n'ont pas été totalement neutres mais je ne veux pas rentrer là-dedans ».
Elle dit ne pas avoir rencontré alors Nicolas Sarkozy et n'avoir « rien à lui dire ». « Je n'ai rien à reprocher à personne. Je garde mes reproches pour moi ». « Je pense que c'est une affaire qui est tombée, que Nicolas Sarkozy a cru comme du pain béni et qu'à ce moment là il en a profité, c'était le jeu politique ».
«J'ai eu des doutes»
Anne Sinclair explique aussi qu'elle n'avait « aucune envie » de voir son mari se lancer dans une campagne présidentielle, car « c'est un job épouvantable ». A propos des liaisons de DSK, elle déclare : « vous me croyez ou vous ne me croyez pas, mais je ne savais pas ». « Quand j'ai épousé Dominique, je savais que c'était un charmeur, que c'était un séducteur », admet-elle, avant d'ajouter qu'elle était au courant des « rumeurs ». « Mais les rumeurs, elles sont faites pour détruire (...) donc je les ai ignorées », explique la journaliste.
« J'ai eu des doutes, oui ». « Je suis souvent venue lui demander si les choses étaient exactes ou pas. Et il savait démentir. Et me rassurer ». « Les conjoints sont toujours les derniers informés ».« Ce que j'ai accepté au su de tout le monde c'était de me battre aux côtés d'un homme injustement accusé ». « On ne quitte pas un homme quand il est à terre », ajoute-t-elle.
Dominique Strauss-Kahn a entretenu en 2008 une relation avec une économiste hongroise du FMI, Piroska Nagy. La romancière Tristane Banon a déposé plainte contre DSK en juillet 2011 pour une tentative de viol à l'occasion d'une interview en 2003, plainte que le parquet de Paris a classé sans suite pour prescription, mais en jugeant que des faits qualifiés d'agression sexuelle étaient « reconnus ».