Mediapart vise pour 2015 un statut de société à but non lucratif
MÉDIAS•Elle ferait appel aux donateurs en échange d’avantages fiscaux…20 Minutes avec AFP
Le site d'information Mediapart espère créer d'ici à 2015 une "société à but non lucratif", qui détiendrait le site et ferait appel aux donateurs en échange d'avantages fiscaux, a indiqué ce jeudi son patron Edwy Plenel jeudi.
Fort de 84.000 abonnés individuels, avec pour objectif les 100.000, le site qui fête ses 6 ans souhaite être détenu par un "fonds de dotation", un statut à mi-chemin entre fondation et association, mais qui n'est pas pour l'instant ouvert à la presse, du moins dans la lettre du texte.
Garder le contrôle
Ce statut créé en 2008 permet à ces fonds de gérer une société commerciale et ouvre droit aux donateurs, comme pour le mécénat, à des réductions d'impôt.
Ce statut permettrait à Mediapart de mobiliser des fonds auprès de nouveaux donateurs ou de ses actionnaires actuels, alors que le fonds Odyssée Venture, qui avait investi 1 million d'euros contre 20% du capital, a accepté d'attendre 2015 pour se retirer, a expliqué M. Plenel, un an plus tard que prévu initialement. Selon L'Express, Odyssée Venture souhaiterait revendre ses parts pour environ 2,5 millions d'euros.
Ce statut permettrait aux fondateurs et amis de Mediapart d'en garder le contrôle, "ce que n'ont pas réussi à faire les sociétés de rédacteurs du Monde et de Libération", a -t-il souligné.
Rentabilité
Mediapart, qui compte 50 salariés en CDI dont une trentaine de journalistes, avec aussi une vingtaine de pigistes, a réalisé en 2013 un bénéfice de 903.000 euros sur un chiffre d'affaires de 6,8 millions, a précisé le site, qui s'estime l'un des seuls rentables chez les "pure players" de l'information, en panne de capitaux. "On peut créer de la valeur en ne faisant que du journalisme", a martelé M. Plenel, en plaidant pour son modèle payant.
Le patron de Mediapart s'est d'ailleurs inquiété de la disparition de plusieurs sites d'information régionaux, comme le dijonnais Dijonscope, fermé en 2013, et le site d'Amiens le Téléscope, qui fermera en avril.
Redressement fiscal de 1 million
Mediapart a réaffirmé qu'il "contestera jusqu'au bout" son redressement fiscal de 1 million d'euros au titre des années 2008-2010, pour avoir versé une TVA de 2,1% sur ses ventes.
Depuis le 1er février, la TVA sur la presse en ligne, jusqu'ici à taux plein, a été abaissée à 2,1% comme pour la presse papier, largement sous la pression de Mediapart.