TÉLÉVISIONAu MIP, à Cannes, la télé aime le péquenaud et le rappeur

Au MIP, à Cannes, la télé aime le péquenaud et le rappeur

TÉLÉVISIONMIP Formats, à Cannes, les tendances des émissions de divertissement mondiales montrent une faiblesse pour les ploucs et les programmes créant du lien social...
Alice Coffin, envoyée spéciale au MIP à Cannes

Alice Coffin, envoyée spéciale au MIP à Cannes

Lundi s’ouvre à Cannes, le 50ème MIP TV, soit le grand rendez-vous annuel des producteurs, diffuseurs, créateurs de la télévision dans le monde. Ce week-end a lui été consacré au «Mip Formats», qui, comme son nom l’indique, s’intéresse aux formats, aux concepts développés à la télévision.

Par exemple, les très populaires «divertissements du réel» («factual entertainement» en anglais, comme en France feu Supernanny, Belle toute nue ou Les Ch’tis) ou reality shows, dont la co-fondatrice de l’agence de veille médias internationales The Wit a présenté les principales tendances 2013.

Les péquenauds stars des programmes télé

Parmi ces programmes, «on a une très forte tendance péquenauds» explique Virginie Mouseler. Elle l’explique en anglais, donc emploie le mot «Redneck». Soit effectivement, péquenaud ou ploucs. «On a repéré une trentaine de programmes de ce type», insiste-t-elle. Exemples aux Etats-Unis: «Buckwild», un reality show sur la vie d’un groupe d’amis dans un petit coin d’Amérique.

«C’est le deuxième programme le plus commenté au monde sur les réseaux sociaux en 2013, BBC News a fait un reportage sur le sujet. C’est vraiment un phénomène.» Comme dans d’autres émissions similaires on y suit, dixit la bande-annonce elle-même «les soirées bourrées, la vie rurale de potes».



Même tendance en Finlande avec le show «La vente aux enchères des péquenauds», récit des préparatifs hebdomadaires d’un couple «pas très chic» précise le générique, propriétaire d’une salle d’enchères. L’émission est adorée en Finlande.

Les rappeurs, nouvelles chouchoutes des castings de téléréalité

Autre tendance des programmes de divertissement: jouer les vecteurs d’intégration sociale. Exemple, au Danemark, avec «Ghetto Riders», où on encourage des jeunes immigrants «à s’insérer grâce au vélo, car le cyclisme est un élément fort de la culture danoise». Après avoir montré que les candidats n’étaient, oh dis-donc, même pas capables de prononcer «Tour de France» correctement, l’émission se donne pour but de les entraîner pour un jour leur faire grimer l’Alpe d’Huez.

Il n’y a pas que les riders du ghetto que la télé veut intégrer, il y a aussi les rappeurs. «Le recours aux rappeurs est presque devenu une tendance en soi», note Virginia Mouseler. De nombreux programmes qui n’ont rien à voir avec le hip hop ou le rap vont chercher des rappeurs pour leur faire faire quelque chose qui n’est pas du tout dans leur culture.» Dans «Rappeurs à la neige», des rappeurs néerlandais sont envoyés au Canada et invités à composer une chanson après leurs découvertes naturelles.



D’autres décryptages des programmes télé du monde entier à venir dans le dossier MIP TV….