«Hero Corp» saison 3, sur le tournage d’une série drôle et fauchée
•SERIE – La série humoristique et fantastique française «Hero Corp» a été sauvée grâce au soutien de ses fans. Reportage sur le tournage de la troisième saison, réalisée par Simon Astier….Des superhéros décalés, limite loosers et très France profonde, c’est une des clés du succès de la série «Hero Corp», entamée en 2008. «Sur la saison 3, il y aura des copains plus que des guests, parce que nous on tourne vraiment à la roots, explique Simon Astier, le créateur de la série. Vous allez voir… J’espère que vous avez de bonnes chaussures.» Il en faut pour gravir la pente de ce champ de Bourgogne, où le réalisateur, frère d’Alexandre (aux commandes de «Kaamelott») a grandi. La première saison avait été tournée en Lozère. «Quand on n’a pas d’argent, on choisit des décors naturellement beaux.» Mais la pente a été transformée en gadoue par la pluie. Les gouttes s’abattent sur les parapluies sous lesquelles s’abritent des zombies. Les gouttes ricochent sur la tente où s’est replié Simon Astier face à deux moniteurs et une scripte qui arrache de son cahier des pages gondolées par l’humidité.
Superhéros vampire et zombie borgne
«Les premiers jours, avec le froid, on sentait plus nos pieds et nos mains», rigole le comédien Alban Lenoir, l’air gaulois avec sa moustache et sa perruque longue et bouclée. «Un tournage de «Hero Corp», c’est un combat contre les éléments», plaisante le comédien Sébastien Lalanne, avant de se faire poser des canines de vampire. Mais la scène qui est tournée voit l’affrontement entre huit super héros et huit zombies, désignés par la production sous le nom de «bêtes». Ils ont été maquillés dans la carrière d’Aubigny , une centaine de mètres en contrebas, où sera tournée la prochaine séquence du jour. «La température est constante à 13°C, prévoir un vêtement chaud», indique un panneau à l’entrée du lieu. Une pancarte que l’un des zombies ne peut pas lire. Le maquilleur l’a fait borgne, une lentille rouge écarlate posée sur l’autre pupille rend sa vision floue.
«Des salaires et un budget bas»
La comédien Arnaud Tsamère a troqué une tenue de spéléologue contre une combinaison moulante. Huit superhéros, dans des nouveaux costumes, descendent la colline en alignant leurs pas, prennent la pose de combattants. Contre-champ. Devant eux, des zombies surgissent d’un sous-bois. A la fin de la scène, Simon Astier pousse un petit rire: «Coupez, c’est bon.» Le tournage a démarré à 11h et doit s’achever ce soir à 19h30. Un tournage à flux tendu pendant vingt-huit jours, qui lui a fait annuler la séance de dédicaces de sa bédé Hero Corp au festival d’Angoulême. «On est 25 techniciens, on devrait être le double. Les salaires et le budget sont bas. Une saison de «Hero Corp», c’est un épisode de «Braquo», un million d’euros», racontait plus tôt un Simon Astier un peu tendu, sous la tente de la cantine, soulevée par des bourrasques de vent.
Fusils à pompe et contrats de figuration
A l’entrée de la carrière souterraine, les zombies signent leurs contrats de figuration, Arnaud Tsamère révèle un collant sous son costume de superhéros, les techniciens dealent des Pim’s et des Prince sous un brasero. Plus loin, les gouttes d’eau creusent des trous dans le sol calcaire. On s’enfonce dans les galeries. Des fusils à pompe factices dans un coin et tout au fond, un petit carton découpé et éclairé par un spot dessine sur les parois l’ombre d’un gigantesque dinosaure.