La règle du « fini-parti » devant la justice
déchets Un Marseillais dépose un recours sur la collecte des orduresamandine rancoule
Le tribunal administratif de Marseille examine ce matin le recours déposé par un Marseillais, demandant l'abrogation du « fini -parti ». Ce système, instauré il y a une soixantaine d'années par Gaston Deferre, permet aux éboueurs de débaucher une fois leur tournée achevée. Une première demande d'annulation auprès de la communauté urbaine (MPM) avait déjà été faite en 2009. Sans résultat. « J'agis en tant que contribuable et usager, explique Benoît Candon, par ailleurs avocat au barreau de Marseille. En permettant aux agents de travailler plus vite, on les pousse à travailler moins bien, d'autant plus dans un travail physique comme celui-là. » Selon lui, cette pratique conduirait à une forte réduction du temps de travail. « Dans un rapport de la chambre des comptes de 2007, on voit que le temps de travail est estimé à 3 h 30 par jour au lieu de 7 heures », ajoute-t-il, estimant le coût annuel pour le contribuable à 8,6 millions d'euros. « La collecte est correctement réalisée sur la grande majorité du territoire, rétorque le syndicat Force ouvrière (FO), majoritaire chez les agents territoriaux de MPM. La mission de propreté n'est assurée que par les seuls cantonniers qui ne sont pas au “fini-parti” ».
« Subir la saleté au quotidien »
Le syndicat a demandé la présence de son avocat à l'audience ce matin. « Il faut que les choses changent, conclut Benoît Candon. En tant qu'habitant de Marseille, on en a marre de subir la saleté au quotidien. » « Les vraies questions » ne sont pas posées pour FO, « notamment celles de l'incivilité des Marseillais ». Le syndicat « met en garde contre toute remise en questions des acquis des agents ». Durant la dernière grande grève, en octobre 2010, près de 8 000 tonnes de déchets avaient jonché les rues de la cité phocéenne, entraînant près de 800 feux de poubelles.