Un immeuble d’habitation s’effondre dans le centre de Marseille

Marseille : « Il faut s’attendre à des victimes », annonce le maire après l’effondrement d’un immeuble en plein centre

QUARTIER DE LA PLAINEUn incendie sous les décombres et le risque d’effondrement des immeubles voisins ralentissent les opérations de secours
Caroline Delabroy

Caroline Delabroy

L'essentiel

  • Un premier bilan fait état de cinq personnes blessées après l'effondrement d'un immeuble vers 0h40 en plein centre-ville de Marseille. Il s'agit de résidents d'immeubles voisins. Aucun habitant du bâtiment effondré ne s'est manifesté, ravivant les inquiétudes sur le sort des occupants.
  • Un incendie toujours en cours empêche la recherche des victimes sous les décombres du 17 rue de Tivoli, et le risque d’effondrement des immeubles voisins ralentit aussi les opérations.
  • Une enquête est en cours pour déterminer les causes du sinistre. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est attendu sur place dans la matinée.

En prenant la parole tôt ce dimanche matin, dans une ville encore endormie, le maire de Marseille sait très bien que beaucoup d’habitants vont découvrir au réveil le drame qui s’est noué vers 0h40 à deux pas de La Plaine. Un immeuble d’habitation du 17 rue de Tivoli s’est effondré, vraisemblablement sous le coup d’une explosion, entraînant dans sa chute une partie des bâtiments voisins. « Il faut que l’on se prépare à avoir des victimes », déclare sur place Benoît Payan. Cinq personnes, résidents d’immeubles voisins, ont été blessées et 33 prises en charge. Aucun habitant du bâtiment effondré ne s'est manifesté, ravivant les inquiétudes sur le sort des occupants. L’immeuble effondré comptait lui cinq appartements. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est attendu sur place dans la matinée. Pour les personnes directement concernées, un numéro d’urgence est à votre service : 04 91 55 11 11.


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Un incendie, toujours en cours, couve sous les décombres et complique les opérations de secours. D’autant que la centaine de marins-pompiers mobilisés sur place doit composer avec le risque d’effondrement des immeubles voisins. « Nous essayons de noyer l’incendie tout en préservant la vie d’éventuelles personnes qui se trouveraient sous les décombres », indique le vice-amiral Lionel Mathieu, commandant du bataillon de marins-pompiers de Marseille, qui ne peut utiliser de l’eau en grande quantité ni avec de l’émulseur si des poches de survie se sont créées. « Nous cherchons à progresser vers l’origine de l’incendie, par un déblaiement progressif », poursuit-il.

« Si on avait été couchés, on ne serait plus là »

A l’extérieur du large périmètre de sécurité, la brigade cynophile se tient prête à intervenir. Les chiens semblent s’impatienter dans la nuit. « Nous avons fait un premier passage avec un chien à l’intérieur des décombres mais compte tenu de la chaleur, il est incapable de s’y maintenir et de détecter des victimes », indiquait au petit matin le commandant du bataillon. En parallèle des opérations de secours, la ville a activé une cellule de soutien psychologique et ouvert des écoles pour accueillir les personnes évacuées. Au moins onze ont été prises en charge par la ville.

Couverture de survie sur les épaules, Pauline, encore « choquée », préfère aller dormir chez la petite sœur de son compagnon plutôt que dans un gymnase. « Si on avait été couchés, on ne serait plus là, notre chambre s’est effondrée », raconte-t-elle, inquiète de leurs trois chats qui dormaient sur le lit. Ils habitent au rez-de-chaussée de l’immeuble du 19 rue de Tivoli depuis quatre ans. Ils ont pu sortir par leurs propres moyens en laissant tout, même leurs téléphones pour appeler un proche.

Pas d'arrêté de péril pour ce bâtiment

« Je ne réalise pas encore », confie-t-elle, en tressaillant dans le froid avec ses chaussettes sur le bitume. « Il y a eu ce boum, de la fumée partout. » Sabri, un habitant de la rue de Tivoli, l’a bien entendu aussi, comme tout le quartier : « On est tous sortis aux fenêtres après l’explosion, il y avait un gros nuage de poussière. » Son appartement ne fait pas partie de la dizaine d’immeubles adjacents qui ont été évacués, et il se demande si c’est le gaz qui a causé cette violente explosion.



Une enquête est en cours pour déterminer l’origine du sinistre. « A ma connaissance, il n’y a pas de problèmes particuliers sur cet immeuble, on n’est pas sur le cas d’une rue avec de l’habitat insalubre », a affirmé Benoît Payan lors de son premier point presse. « Il n’y avait pas d’arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n’est pas un quartier recensé comme ayant de l’habitat insalubre », a indiqué le préfet. Chacun, ici, a en mémoire la rue d’Aubagne.