Le projet de téléphérique pour rejoindre l’aéroport de Marseille n’était pas une parole en l’air
MOBILITé•Les études de faisabilité réalisées, le conseil de la métropole d’Aix-Marseille vient de voter une première tranche d’investissement d’un montant de 3 millions d’eurosAlexandre Vella
L'essentiel
- Longtemps évoqué, un téléphérique reliant la gare de Vitrolles à l’aéroport de Marseille-Marignane verra le jour.
- Les élus de la collectivité ont voté à l’unanimité ce jeudi une première tranche d’investissement d’un montant de 3 millions d’euros pour en lancer la réalisation.
«2023, les transports, on y croit », aurait pu lancer Martine Vassal, la présidente du conseil métropolitain, en cette première séance de l’année. Forte d’un budget transport triplé et amené à hauteur de 300 millions d’euros, la métropole d’Aix-Marseille lance pour de bon la réalisation d’un téléphérique entre la gare de Vitrolles et l’aéroport de Marseille-Marignane. Les élus de la collectivité ont voté à l’unanimité ce jeudi une première tranche d’investissement d’un montant de 3 millions d’euros. Un projet de plus mais pas anecdotique pour autant face au tramway Nord-Sud très attendu à Marseille.
Cette idée de téléphérique a pourtant longtemps eu l’allure d’un serpent de mer. D’abord évoqué en 2016 pour une liaison Vieux-Port - Bonne-Mère par l’ancienne municipalité marseillaise, à laquelle Martine Vassal appartenait, avant d’être enterré, ce projet est revenu en 2019 par la fenêtre métropolitaine (présidé par Martine Vassal) pour une desserte de l’aéroport. Un cabinet d’expertise a alors été missionné et celui-ci a conclu à sa faisabilité. Le coût total de l’opération serait de 30 millions d’euros.
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En détail, ce téléphérique, long d’un kilomètre, rallierait en six minutes la gare de Vitrolles (41 mètres d’altitude) à l’aéroport de Marseille-Marignane (niveau de la mer), en enjambant l'A7. Un arrêt est prévu pour le site d’Airbus-Hélicoptère, premier employeur privé du département, avec un peu plus de 8.000 salariés auxquels s’ajoutent près de 10.000 employés de sa myriade de sous-traitants.
Le débat autour de ce serpent de mer, qui devra donc faire surface à horizon 2025 – il était espéré un temps pour les JO 2024 –, a été l’occasion d’en voir surgir un plus ancien qu’on entend depuis près d’un demi-siècle dans l’Ouest marseillais. Le fameux tunnel maritime du Rove, qui reliait la rade nord de Marseille à l’étang de Berre, écroulé depuis 1963 et que le conseiller Christian Amiraty voudrait voir rouvert pour y faire passer un train allant de La Joliette à la gare de Vitrolles.
Car c’est une chose de créer un téléphérique Vitrolles/aéroport, encore faut-il se rendre à Vitrolles. En l’état, le cadencement des trains depuis la gare Saint-Charles vers Vitrolles n’est pas au niveau. Actuellement, l’essentiel des trajets en transport en commun depuis Marseille vers son aéroport (et vice-versa) se fait par bus, au rythme d’un départ toutes les 20 minutes pour un temps de trajet à peu près équivalent. Dans son étude la métropole vise 3.600 usagers quotidiens de ce téléphérique.