Immobilier à Marseille : Après « l’effet parisien », où en sont les prix des appartements et des maisons ?
IMMOBILIER•Après une hausse folle des prix survenue au lendemain du premier confinement, le marché de l’immobilier à Marseille tend à se stabiliser selon les professionnelsMathilde Ceilles
L'essentiel
- Après le premier confinement, l’achat d’appartements à Marseille s’est mué en ruée vers l’or, avec une explosion des prix.
- Cette hausse commence à doucement ralentir, selon les spécialistes du secteur.
Depuis la crise sanitaire, la vie des agents immobiliers à Marseille n’est plus vraiment la même. Celle des acheteurs et des vendeurs non plus. A la faveur d’un déconfinement, les prix de l’immobilier dans la deuxième ville de France ont connu une explosion. « On était à + de 14 % », estime Adrien Grimal, président de #Immo, et président de la commission transaction de l’Unis. « Le prix moyen de l’ancien tourne aujourd’hui entre 2.700 et 2.800 euros le m², précise Jean-Luc Lieutaud, président du pôle Unis Paca. Pour le semi-récent, à partir des années 1970, on est à 3.000 euros, sans parler des 6e et 8e arrondissements où là, on monte à 3.500 voire 3.800. Et je ne parle même pas des rez-de-jardin ou des maisons de villes qui sont vendues avant même d’en faire la publicité. C’est l’effet parisien comme on dit. Ce sont des biens très recherchés par les nouvelles générations qui affectionnent les quartiers devenus un peu bobos comme Vauban. Là-bas, l’ancien se vend entre 4.000 et 4.200 euros, ce qui est relativement cher. »
Mais deux ans après, les choses tendent à se calmer. « Ça se corrige, poursuit Adrien Grimal. C’est en train de se stabiliser dans l’ancien et le neuf est en train de baisser. On sent cette tendance depuis la fin du mois de juillet, ou le début du mois d’août. On ne vend plus à tire-larigot comme il y a un an ou deux, quand tout le monde disait que les Parisiens descendaient pour acheter à n’importe quel prix. Par exemple, il y a deux ans, un appartement avec un très bel extérieur, tout le monde se le disputait. On pouvait le vendre au-dessus du prix du marché. Aujourd’hui, il se vend, mais plus à n’importe quel prix. Nous, professionnels, on savait que ça n’allait pas durer. Personne ne peut courir un sprint sur 2 km. »
« Un terrain à Gémenos, je le vends en un claquement de doigts »
« On touche un plafond de verre, abonde Jean-Luc Lieutaud. On est pas loin d’être dans le haut de la fourchette, sauf les biens d’exception car c’est la rareté qui fait le prix. S’il y a un petit tassement, je pense que les prix ne vont pas baisser pour le moment, car la demande reste forte, et le marché marseillais tendu. » Une tension qui pousse certains candidats à l’achat à s’éloigner de Marseille. Depuis la crise sanitaire, les professionnels de l’immobilier constatent en effet un véritable exode rural des Marseillais vers les petits villages provençaux qui entourent la cité phocéenne.
« Depuis le Covid, j’ai beaucoup de clients quinquagénaires avec enfants qui en ont un peu marre de vivre dans le centre-ville et qui cherche une maison en périphérie de Marseille pour être au calme, rapporte Adrien Grimal. Les prix ont flambé dans des communes comme Ceyreste ou La Destrousse. Si j’ai un terrain à vendre à Gémenos, je sais que je n’ai même pas besoin de le mettre en ligne. Je le vendrais en un claquement de doigts avec un coup de téléphone. J’ai une liste pour Gémenos, vous n’imaginez pas. J’ai même des gens qui m’ont demandé un terrain inconstructible et qui sont prêt à attendre que le PLui change ! »
Dans ce contexte, peut-on encore faire de bonnes affaires ? « Si vous cherchez à un investissement à moyen terme, à Marseille, vous avez quelques quartiers dans le 6e, conseille Jean-Luc Lieutaud. Par exemple, au Rouet, on trouve encore dans quelques rues adjacentes des maisons de ville à prix intéressant. C’est proche du Prado, proche du métro et bientôt desservi par le tram. C’est là qu’il va falloir investir ! ». Vous savez quoi faire…