La vieille Major pourrait sortir de l'ombre
On la voit à peine, tapie à l'ombre de la cathédrale de la Major, dont elle partage le parvis. Or, cette église romane construite au XIe siècle est l'un des plus anciens édifices religieux de la ville. Fermée au public depuis des décennies, elle est ...Benoît Gilles
On la voit à peine, tapie à l'ombre de la cathédrale de la Major, dont elle partage le parvis. Or, cette église romane construite au XIe siècle est l'un des plus anciens édifices religieux de la ville. Fermée au public depuis des décennies, elle est soutenue par de lourds étais de bois depuis 1994. « Pourtant, cette cathédrale est l'église de ma paroisse, se désole le père Alain Ottonello, le curé du Panier. Depuis treize ans que je suis là, je ne l'ai jamais vue ouverte au public. Or, c'est un bâtiment remarquable qui témoigne de l'histoire de la ville. Il n'y a qu'à Marseille que l'on cache ainsi ses monuments les plus anciens. »
Pourtant, ces jours-ci, le père Ottonello sent comme « un frémissement avant-coureur » du côté des services de l'Etat. En effet, la Direction des affaires culturelles (Drac) a commencé à plancher sur le devenir de ce fragile édifice. On y indique que sur « demande insistante » du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, les étais extérieurs seront enlevés dans un futur imminent. « Un mois tout au plus », précise Gilles Bouillon, architecte des Bâtiments de France.
« Certes, on s'occupe de l'extérieur, de la vitrine, mais quand sera-t-elle rendue aux Marseillais ? », interroge encore le père Ottonello. Sur ce point, le calendrier est moins précis. « Des études sont en cours avec Euroméditerranée pour rénover les grandes galeries d'assainissement qui passent sous les deux cathédrales », reprend Gilles Bouillon.
Rénover ces galeries de 300 mètres de long permettra d'assurer la stabilité des deux bâtiments. Mais il n'est pas encore question d'enlever l'imposant appareillage de bois qui occupe l'intérieur de l'église dans sa totalité. « C'est un édifice fragile. Il est encore en observation, précise David Kirchthaler, ingénieur d'études à la Drac. L'avant-projet de travaux sera terminé fin 2009. Nous apportons une attention particulière à l'autel Saint Lazare, première oeuvre sculptée de la Renaissance en France. Un appel d'offres pour sa restauration sera lancé en septembre. La rénovation de l'édifice complet devrait commencer en 2010.» Avec pour objectif une réouverture au public en 2013, année où Marseille sera capitale européenne de la culture. W