REPORTAGELes larmes de tristesse et de soulagement des premiers réfugiés Ukrainiens

Guerre en Ukraine : Les larmes de tristesse et de soulagement des premiers réfugiés ukrainiens à Marseille

REPORTAGENeuf réfugiés ukrainiens qui ont fui la guerre sont arrivés à Marseille ce jeudi. « Tous ont une solution d’hébergement familial ou amical », a précisé la préfecture qui s’attend à d’autres arrivées dans les prochains jours
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, près d’un million de personnes ont quitté leur pays.
  • Neuf Ukrainiens sont arrivés à Marseille ce jeudi, au terme d’un long voyage en bus.
  • Les autorités locales s’attendent à d’autres arrivées dans les jours à venir et ont mis en place « un dispositif adaptable ».

Comment décrire cette larme qui coule sur le visage de cette jeune Ukrainienne ? Une larme de soulagement, assurément, après les jours de voyage qui ont suivi son départ d’Ukraine, chassée par la guerre venue toquer à sa porte. Une larme de tristesse, sans doute, pour sa vie, ses proches, ses amis, laissés derrière elle. Arrivée à Marseille en bus ce jeudi peu après seize heures avec neuf autres réfugiés, tous jetés sur les routes par la guerre déclenchée par la Russie, elle a été rapidement prise en charge par la communauté Emmaüs.

« Tous ont une solution d’hébergement familial ou amical »

Sa tante Victoria, qui a fui la Crimée il y a quatre ans déjà, et qui vit avec la communauté Emmaüs l’attendait, tressautant à chaque entrée de bus. En gare Saint-Charles ce jeudi, associations, services municipaux et préfecture étaient mobilisés pour l’accueil de ces réfugiés. La mairie, qui organise un rassemblement pour la paix à 18 h sur le Vieux-Port, a aménagé un gymnase pour l’hébergement d’urgence.

Mais aucun de ces neuf réfugiés venus dans ce bus à destination de Barcelone depuis la Pologne n’y dormira ce soir. « Tous ont une solution d’hébergement familial ou amical », a précisé la préfecture. Les autorités locales s’attendent à d’autres arrivées dans les jours à venir et ont mis en place « un dispositif adaptable », alors que davantage de réfugiés étaient annoncés aujourd’hui et qu’un million d'entre eux ont déjà quitté leur pays.


Notre dossier sur la guerre en Ukraine

D’évidence, ceux qui ont pu fuir aussi rapidement leur pays, disposaient de contacts et savaient où aller et se sont égrenés dans les villes desservies par ce bus rapidement reparti vers Barcelone, avec encore une vingtaine de personnes à son bord.

Sur le quai de la gare routière, Maria et son amie Nadia, drapeau ukrainien sur les épaules sont venues faire office de traductrice pour l’une et apporter son soutien pour l’autre. Pour elles, l’Ukraine est déjà une histoire presque ancienne. Nadia a quitté son pays il y a huit ans. De quoi rappeler que cette guerre, qui avec l’offensive russe a pris une autre dimension cette dernière semaine, a débuté il y a huit ans, sous la forme d’une guerre civile en Crimée et dans le Donbass, orchestrée par le Kremlin consécutivement à la révolution de Maïdan.