VOYAGE, VOYAGEC'est quoi ce plan de développement des transports en commun à Marseille ?

Marseille : Tram, BHNS... C'est quoi ce plan de développement des transports en commun ?

VOYAGE, VOYAGEÀ l’occasion d’une visite du Premier ministre à Marseille, Martine Vassal a détaillé les projets de développement des transports en commun avec l’aide financière de l’Etat
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Le Premier ministre Jean Castex s’est rendu à Marseille ce mardi pour acter l’aide financière de l’Etat pour développer les transports en commun.
  • L’occasion pour Martine Vassal de préciser sa feuille de route, qui comprend notamment quatre lignes de tramway.

Pas moins d’1,256 milliard d’euros. Ce mardi, à l’occasion d’une visite à Marseille, le Premier ministre a signé un protocole d’accord avec la métropole pour un plan de développement des transports en commun, dans le cadre du plan d'Emmanuel Macron pour la cité phocéenne. Un plan qui comprend en tout quinze projets censés sortir de terre pour 2030. 20 Minutes fait le point.

Quatre lignes de tramway

C’était l’une des annonces fortes du président de la République lors de sa venue à Marseille. Au Pharo, Emmanuel Macron avait annoncé la création de quatre lignes de tramway avec, en ligne de mire, le désenclavement des quartiers Nord. « Dans ce protocole, l’Etat vous demande d’accorder une priorité à la desserte des quartiers Nord (…), c’est ce sur quoi vous vous engagez dans ce document contractuel », a d’ailleurs rappelé Jean Castex ce mardi en s’adressant à Martine Vassal.

Après des mois de bras de fer entre la ville et la métropole, la présidente LR de la métropole a détaillé devant le chef du gouvernement sa feuille de route, en annonçant le début des travaux de prolongation du T3 vers Gèze au nord et vers La Gaye au sud dès 2022, pour une mise en œuvre en 2026. « Derrière, sur la partie nord, j’ai fait changer le tracé pour intégrer le souhait de la ville de Marseille de passer par le littoral plutôt que par la rue de Lyon, précise Martine Vassal. Ce sera pour 2028. » Le plan prévoit également le prolongement du tramway de la place de Rome à la place du 4 septembre.

Initialement prévue pour 2030 et reléguée au rang de projet incertain, la naissance d’une nouvelle ligne de tramway entre la gare Saint-Charles et la Belle de Mai semble actée. Ce tramway serait même prolongé dans un second temps jusqu’au Merlan, comme le réclamait la mairie de Marseille.

Enfin, autre nouveauté, le plan comprend, en guise de quatrième ligne, la mise en route d’un véritable serpent de mer de la vie politique locale : le Valtram, un tramway de 14,4 km entre Aubagne et la Bouilladisse visant à désengorger la vallée de l’Huveaune. Mais pour ces derniers projets, le calendrier demeure flou. « Le calendrier aujourd’hui est un calendrier technique, prévient Martine Vassal. Il faut malheureusement sept ans pour faire une ligne de tramway. En 2030, on aura les quinze projets structurants. » « Le phasage n’est pas dans le texte », reconnaît l’adjointe au maire de Marseille en charge des mobilités, Audrey Gatian.

Cinq lignes de bus à haut niveau de service et des pôles d’échanges multimodaux

Conformément aux annonces du président de la République, le plan comprend également le développement cinq lignes de bus à haut niveau de service (BHNS). Dans le détail, outre le fameux B4 qui relie Gèze à La Fourragère, le plan prévoit l’extension à Aix-en-Provence de l’Aixpress jusqu’au Val Saint-André et le prolongement d’une autre ligne entre Plan-de-Campagn et la ZAC des Florides à Marignane. Deux lignes seront également créées : l’une, d’une longueur de 13,5 km, relierait Martigues à Port-de-Bouc, tandis que l’autre relierait Aubagne à Gémenos.

Les crédits débloqués par l’Etat serviront par ailleurs à la création de pôles d’échanges multimodaux à Plan-de-Campagne, Frais-Vallon, Saint-Antoine et Saint-André, et à l’automatisation du métro, dont les travaux ont d’ores et déjà commencé.

Un GIP pour contrôler les travaux

Le gouvernement a par ailleurs acté la création d’un groupement d’intérêt public, dit GIP, afin d’accompagner le développement des transports. Initialement prévu pour être une société en charge de la mise en œuvre de ce plan, ce GIP se retrouve en réalité être une instance de contrôle des chantiers et de l’usage des crédits accordés par l’Etat.

« Le conseil d’administration du GIP est composé de la métropole et de l’Etat, détaille Martine Vassal. J’en assumerai la présidence. C’est un engagement que j’ai pris auprès du Premier ministre. » Siègeront dans l’assemblée générale de ce GIP les différentes communes concernées par le plan, dont la ville de Marseille. « Mais c’est la métropole qui restera maître d’œuvre », précise Martine Vassal. Les crédits accordés par l’Etat seront ainsi directement intégrés au budget de la métropole.