Marseille : Trois ans après la rue d'Aubagne, 1.400 délogés en raison de l'habitat indigne
LOGEMENT•La crise du mal-logement à Marseille est toujours d’actualité, trois ans après l’effondrement mortel d’immeubles rue d’AubagneMathilde Ceilles
L'essentiel
- Près de 1.500 personnes à Marseille vivent dans des logements temporaires, évacués de leurs logements indignes, trois ans après le drame de la rue d’Aubagne.
- La ville de Marseille recrute une trentaine de personnes pour pouvoir traiter cette problématique toujours d’actualité.
Près de trois ans jour pour jour après l’effondrement de plusieurs immeubles rue d’Aubagne, Marseille est toujours confrontée à la problématique du mal- logement. Selon des chiffres communiqués par Patrick Amico, adjoint au maire, à l’occasion d’un point presse sur sa politique de lutte contre l’habitat indigne, encore 1.400 personnes étaient délogées dans des hébergements provisoires à Marseille à la fin du mois de septembre, leurs habitations étant dangereuses. 250 personnes vivent en appart-hôtel et 20 dans des hôtels.
Signe que la question de l’habitat insalubre est toujours d’actualité, à l’heure actuelle, selon l’adjoint, 800 immeubles de Marseille font l’objet d’un arrêté de péril, dont environ 200 frappés d’un arrêté de péril grave et imminent. Un flux que la ville peine à résorber. Selon Patrick Amico, elle prend une trentaine d’arrêtés de péril chaque mois. « Nous sommes dans une phase de recrutement de 25 personnes au sein des services dédiés pour pouvoir faire face à la totalité des dossiers qui nous parviennent », affirme-t-il, en rappelant avoir « créé une direction du logement qui avait été supprimé par nos prédécesseurs et transférés à la métropole. »
Dix millions d’euros par an
Pour engager des travaux d’office pour sécuriser les immeubles, et reloger les locataires pour le compte des propriétaires, Marseille débourse « minimum 10 millions d’euros par an », selon Patrick Amico. En novembre 2020, le conseil municipal avait débloqué une enveloppe. Une somme qui risque d’être vite insuffisante au vu du nombre d’immeubles à traiter, et du coût de ces opérations. « Le maire n’a jamais dit que cette enveloppe était définitive. Il est difficile de faire des prévisions sur ces questions. S’il y a des besoins supplémentaires, il est possible qu’on débloque de nouvelles sommes. »
L’adjoint confirme par ailleurs que des discussions sont en cours avec l’Etat pour obtenir des aides financières supplémentaires. Dans son discours au Pharo pour présenter son plan pour la deuxième ville de France, le président de la République Emmanuel Macron avait appelé à « intensifier la lutte contre l’habitat indigne ».