L'Aquabulle revient et Marseille veut se tourner encore plus vers la mer

Marseille : « L'Aquabulle » est de retour, comme un symbole annoncé du retour à la mer

VOILÀ DES « MERIENS »Le retour de L'Aquabulle, capsule d'air immergée, a été l'occasion de réaffirmer l'ambition de Marseille de se redéployer vers la mer
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • L’Aquabulle est une capsule sous-marine permettant de respirer librement sous l’eau.
  • Inventée par Jacques Rougeries à la fin des années 1970, elle est exposée au musée subaquatique de Marseille jusqu’au 13 septembre.
  • Le retour de la capsule a été l'occasion d’un tour de table sur l’ambition de la ville de se redéployer vers la mer.

«J’ai toujours voulu trouver un truc pour pouvoir rester le plus longtemps possible sous l’eau », rembobine Jacques Rougeries. Son « truc », avant d’en imaginer bien d’autres, il l’a trouvé au tournant des années 1970. En l’espèce ; une capsule sous-marine qui, par un ingénieux moyen de compression de l’air, offre une bulle d’oxygène. Présentée à Marseille il y a quarante de ça, l’Aquabulle est revenue au pays. Elle est aussi immergée au milieu des œuvres du musée subaquatique, situé dans l’anse des Catalans. « C’est un cadre qui correspond à cette aventure de l’humanité : l’homme sous la mer », comprend Jacques Rougeries.

L’architecte passionné de mer a dépassé les 70 ans mais parle encore de son monde avec des yeux d’enfant. « Ça faisait un moment que je voulais la remettre à l’eau cette petite bulle, cette cabane dans les arbres », s’est-il réjoui. Plus jeune, il y a déjà passé vingt-quatre heures consécutives, « pour voir ».

« La mer peut apaiser la ville »

Jeudi, 70 jeunes ont pu profiter quelques instants de cette fenêtre sous la mer. Une expérience qui doit en appeler d’autres, selon Hervé Menchon, adjoint au littoral et à la biodiversité qui entend remettre la mer au cœur de Marseille. « De la mer, l’essentiel de la population marseillaise n’en voit que le tapis scintillant, alors que tout se passe en dessous, considère-t-il. Nous faisons le pari que la mer peut apaiser la ville, un peu comme peut y contribuer le Vélodrome. »

L'Aquabulle peut accueillir jusqu'à trois personnes
L'Aquabulle peut accueillir jusqu'à trois personnes - Guillaume Ruoppolo

Acteurs et de mécènes marseillais, représentant d’un cabinet d’architecte, d’une grande entreprise du BTP, d’une société de production de film sous-marin, d’un équipementier de plongée et d’une start-up étaient présents. Le message est passé. Afin de redéployer Marseille sur la mer, les partenaires du secteur privé devront mettre leur pierre à l’édifice. D’autant que la ville doit accueillir les épreuves de nautisme des JO de Paris.

Les projets fourmillent d’ores et déjà, plus ou moins avancés [pourquoi pas un salon de la plongée, comme il en existe un à Paris ?] Sans oublier, le sentier sous-marin de l’anse des Catalans qui est sur les rails. Plus de 100.000 euros de budget lui ont été alloués et son ouverture est envisagée en 2022. A l’horizon aussi, l’ambition de créer un musée de la mer qui réunirait la collection de galères du musée d’histoire de la ville, le musée subaquatique et le futur sentier sous-marin. Il faudra pour cela réunir trois acteurs majeurs qui ont parfois ici du mal à s’entendre : la métropole, le port et la mairie.

Dans l’immédiat, il convient d’asseoir l’existant, tel que l’Aquabulle. « Ces pièces-là, je ne veux plus qu’on les perde, qu’on les voit partir dans des collections privées », lâche Hervé Menchon. Ce lundi, l’Aquabulle quittera son éphémère musée et rejoindra le Saga, le sous-marin du commando Cousteau rangé dans un hangar de l’Estaque et sur lequel veille une bande de passionnés. En attendant de trouver à toutes ces belles inventions, un musée capable de les accueillir pour leurs vieux jours.