Marseille : Bus, bateau, travaux... Quelles pistes pour mieux desservir les plages et éviter les tensions de l'été dernier ?
TRANSPORT•Après un été de tensions sur une desserte insuffisante des plages marseillaises, la RTM a présenté un plan de transports pour éviter une pareille situation l’été prochainMathilde Ceilles
L'essentiel
- L’été dernier, le manque de transports en commun pour desservir les plages à Marseille a été dénoncé par le préfet et la ville.
- Pour l’été prochain, la RTM entend mettre plus de bus, et réfléchit à un système pour fluidifier les retours du Frioul.
- La question d’un renforcement de l’offre de transports vers les calanques semble en revanche en suspens.
Des attentes parfois interminables pour pouvoir enfin monter dans un bus bondé d’estivants en maillot. L’été dernier, été de tous les records en matière de fréquentation touristique à Marseille, la question de la desserte des plages est devenue explosive dans la deuxième ville de France.
En pleine épidémie de coronavirus, et au cœur du mois d’août, la nouvelle municipalité, fraîchement élue, puis le préfet lui-même avaient publiquement exigé de la métropole qu’elle revoit sa copie en la matière, face à des transports jugés largement insuffisants en nombre et en fréquence.
Des transports qui « dépotent » l’été prochain
Six mois plus tard, du côté de la RTM, l’heure n’est pas à la contrition. « Il n’y a eu ni un manque d’offre ni un manque d’anticipation l’été dernier, se défend Hervé Beccaria, directeur général de la RTM. La fréquentation de 2021 n’a jamais été supérieure à celle de 2019. Et même mieux, pour les lignes de bus les plus chargées, notamment le 83, on n’a jamais été en termes de fréquentation au-delà des années précédentes. Si vous avez pu voir des files d’attente, c’est la conséquence de la mise en place d’un système de régulation pour permettre la distanciation sociale. »
Mais alors que se profilent le printemps et son lot d’amateurs de bronzette sur les serviettes, la métropole semble vouloir s’éviter un nouveau déferlement de critiques. Ce jeudi, en présence de Martine Vassal, la RTM a ainsi présenté en conférence de presse son plan pour la prochaine saison estivale. Avec la promesse de transports qui « dépotent », pour reprendre les d’Hervé Beccaria.
Une réflexion en cours sur le Frioul
Concrètement, sur la ligne 35 qui dessert les plages de Corbières, la RTM prévoit l’utilisation de sept bus articulés, permettant le transport de 120 personnes au lieu de 90 dans un véhicule classique. Les lignes qui desservent les plages du sud de la ville vont être également renforcées, avec en particulier une hausse de 25 % du nombre de bus sur la ligne 83 par rapport à l’été dernier.
Mais quid des navettes maritimes du Frioul, dont les trajets retour vers le Vieux-Port s’étaient transformés l’été dernier en véritable parcours du combattant, tant la fréquentation était grande aux heures de pointe ? « On travaille sur un dispositif qui permettrait, au moment d’acheter son titre de transport, de préréserver une plage horaire de retour, indique Hervé Beccaria. Les personnes seraient ainsi prioritaires à l’embarquement. »
Des travaux pour Callelongue
Reste la délicate question de l’accès aux calanques, et notamment des Goudes, très fréquentées et mal desservies, au point que les Marseillais y allaient en masse en voiture ces dernières semaines, quitte à se garer de manière anarchique. Dans une récente interview à 20 Minutes, le directeur du parc national des calanques appelait ainsi les collectivités à « retravailler la question de l’offre de transports en commun vers ces sites ».
« On est en train de voir avec les services de la métropole pour procéder à divers aménagements de voirie qui permettraient d’engager un bus de plus grande capacité pour faciliter l’acheminent en transport en commun jusqu’à Callelongue », affirme Hervé Beccaria.
« La plus grande problématique pour nous reste le stationnement anarchique, constate la présidente LR de la métropole Martine Vassal. On compte donc sur l’appui de la police municipale. Si on est assuré que le stationnement anarchique n’existe plus, on pourra envisager un bus plus conséquent en termes de capacité. Aujourd’hui, il n’est pas question d’engager des bus pour qu’ils restent coincés ! C’est à la ville d’accepter de travailler sur ces questions. »
Contactée, l’adjointe aux mobilités de la ville de Marseille Audrey Gatian affirme qu’elle va « solliciter une réunion de travail avec la métropole pour voir comment on peut avancer ensemble, dans la concertation, pour proposer une offre de transports efficiente. »