EDUCATIONLe manque de savons dans les écoles de Marseille inquiète les enseignants

Coronavirus à Marseille : Le manque de savons dans les écoles inquiète les enseignants

EDUCATIONLes syndicats enseignants redoutent la rentrée scolaire du 11 mai à Marseille, alors que des écoles de la ville manquaient déjà de savons et autres produits d’hygiène de base avant le confinement
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Une rentrée scolaire le 11 mai en pleine épidémie de coronavirus inquiète les enseignants marseillais.
  • Des écoles de Marseille se trouvaient en effet déjà en pénurie de savon et autres produits d’hygiène indispensable.
  • Le maire de Marseille assure que tous les équipements nécessaires seront fournis au moment de la rentrée scolaire.

«A Marseille, on voit que, d’ordre général, on a du mal à avoir du savon et du papier toilettes pour les élèves​, lance Virginie Akliouat, secrétaire départementale du Snuipp-FSU dans les Bouches-du-Rhône. Dans les conditions actuelles exceptionnelles, on a de gros doutes sur les capacités de la ville à fournir en nombre suffisant le matériel nécessaire à la protection des usagers et des personnes. »

Ce jeudi, différents syndicats enseignants du département ont organisé une conférence de presse pour faire part de l’inquiétude, palpable, chez les enseignants marseillais, à trois semaines du retour en classes décrétée par le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer. Ce dernier a en effet assuré qu’avant la réouverture des écoles le 11 mai serait établi un « protocole sanitaire », dont le respect repose en partie sur les épaules des collectivités territoriales qui doivent nettoyer les locaux et fournir le matériel d’hygiène nécessaire.

Une pénurie de produits d’hygiène

Or, à Marseille, certaines écoles souffraient déjà d’une pénurie de produits d’hygiène de base, comme le savon, avant même le confinement, comme l’avait reconnu à demi-mots il y a quelques mois l’adjointe en charges des écoles, Danièle Casanova, auprès de 20 Minutes, le 5 mars dernier. La ville faisait face à ce qui était alors son premier cas d’écolier marseillais contrôlé positif au coronavirus.

« Bien avant la rentrée des classes des vacances d’hiver, nous avons fait livrer des savons dans les écoles, si bien que toutes les écoles marseillaises en sont désormais équipées », expliquait alors l’élue marseillaise. « Il y a eu à ce moment-là des livraisons, reconnaît Virginie Akliouat. Mais d’après les remontées des directions d’école qui nous sont parvenues, ces stocks n’ont permis de tenir uniquement la semaine qui a suivi… »

Le maire se veut rassurant

« On en va même à se demander combien d’écoles marseillaises sont équipées de savon », lance Laurent Tramoni, secrétaire académique du SNES-FSU Aix-Marseille, le syndicat majoritaire des professeurs et personnels de vie scolaire. « Si on prend le dispositif d’accueil en vigueur en ce moment dans les écoles, avec quelques élèves seulement, ce dispositif a notamment impliqué un nettoyage à la javel, plusieurs fois par jour, des poignées de portes, note Caroline Chevé, secrétaire académique adjointe du syndicat Snes-Fsu, cela suppose un nombre très importants d’agents ! Et pour le moment, un sanitaire est attribué à chaque élève… »

Dans un communiqué de presse envoyé il y a quelques jours, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin assure que « l’ensemble des écoles de la Ville, seront désinfectées avant la rentrée des élèves et que les sanitaires de tous les établissements seront revisités et dotés des produits essentiels d’hygiène (savon, gel hydroalcoolique). »

Et d’affirmer : « Le personnel municipal sera testé – et en toute priorité l’ensemble des agents qui interviennent dans les écoles ou dans les cantines. » Le maire compte pour cela prendre appui sur les marins-pompiers, déjà mobilisés pour tester les marins du Charles de Gaulle. « Ca fait quand même plus de 3.200 à tester avant le 11 mai, met en garde Serge Tavano, secrétaire général de la FSU Métropole. J’attends de voir comment… Il ne faut pas faire d’annonce à la légère, et on a rien qui nous rassure de ce côté là. » Contactée, la ville de Marseille n’a pas donné suite à nos demandes de précisions à l’heure où ces lignes sont écrites.